Les amendements de Olivier Faure pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mes chers collègues, le débat qui nous réunit aujourd'hui n'a évidemment pas pour vocation de faire tomber le Gouvernement.

L'ambition de cette motion de censure est toute différente. Elle est une alerte. Je vous entends déjà hurler, mesdames et messieurs de la majorité : « beaucoup de bruit pour rien ! »

 « Rien », c'est votre mot – le mot par lequel vous disqualifiez tout ce qui n'est pas vous. Pourtant, un adjoint du chef de cabinet du Président de la République qui frappe un opposant politique, ce n'est pas « rien ».

Ce n'est pas « rien » que de chercher à lui permettre d'échapper à la justice. Ce n'est pas « rien » qu'après les révélations du journal le Monde, une contre-offensive a été organisée depuis l'Élysée, à l'aide de vidéos dérobées à la préfecture de police. Mais dans cette affaire, M. Benalla n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est ce que cett...

Il y a quelques mois, vous avez sans hésitation démis de ses fonctions le préfet du Rhône parce qu'il n'avait pas anticipé un acte terroriste.

Il y a un an, vous avez limogé en 24 heures le chef d'État-Major des armées pour quelques mots prononcés au cours d'une réunion à huis clos à l'Assemblée.

Mais ces agissements-là, pour des raisons qui restent inavouées, vous les avez couverts. Dans le monde entier on nous regarde. Que dit-on de nous ? Que dans cette grande démocratie qu'est la France, la faute d'un proche du chef de l'État ne donne lieu ni à explication, ni à sanction ! Qu'un ministre de l'intérieur peut mentir sous serment sans...

Qu'un prévenu peut ne pas être interrogé par les députés alors qu'il livre sa version des faits dans tous les journaux, et jusqu'au 20 heures ! Que le Président s'autorise à dénoncer la presse parce qu'elle ose faire son travail ! Que le Président joue les matamores en suggérant qu'on « vienne le chercher » alors qu'il se sait constitutionnelle...

Le président Macron a été élu dans des conditions particulières. Il s'est posé en rempart face à la menace populiste. Un an plus tard, il en épouse les codes et les arguments : anti-parlementarisme, dénonciation de la presse, pouvoir personnel… Il se voulait rempart, il est devenu passerelle. Quelle crédibilité, quelle autorité conserverez-vous...

Vous avez fait le choix de dissimuler aussi longtemps que cela vous a été possible. Vous avez ensuite fait le choix de mentir, par la bouche du porte-parole de l'Elysée. Vous avez cherché à relativiser les faits, puis, lorsque vous les avez condamnés, vous avez « en même temps » cherché à les justifier. Vous avez cherché à reporter votre respon...