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Agnès Firmin Le Bodo
Question N° 39277 au Ministère des solidarités


Question soumise le 1er juin 2021

Mme Agnès Firmin Le Bodo attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la reconnaissance des covid longs. Nombreux sont les malades du covid peinant à retrouver leur santé. On distingue principalement deux cas : d'une part, les victimes ayant développé de formes graves en phase initiale ayant nécessité une hospitalisation ou à l'oxygénothérapie ; dans le post-covid, les malades souffrent de complications pulmonaires et de troubles psychologiques liés à une intubation longue, avec perte de repères spatio-temporels. D'autre part, celles n'ayant pas développé une forme particulièrement grave de la maladie, mais dans laquelle persistent de nombreux symptômes : fatigue, essoufflement, retours de pics inflammatoires, une pluri-pathologie qui doit être prise en compte tant la vie de ces malades est affectée. Or, si le décret du 14 septembre 2020 mis en place dans l'intérêt des malades ayant eu une forme grave de covid se préoccupe des premières (au moins pour les professionnels de santé), les secondes sont, elles, ignorées et prises en charge par la médecine de ville de façon inégale. Il y a donc urgence à étudier et mettre en place des prises en charge spécifiques pour ces formes longues, ainsi qu'une ALD spécifique covid long qui prenne en compte la pluri-pathologie de cette affection pour l'ensemble des Français ; elle lui demande ses intentions à ce sujet.

Réponse émise le 15 février 2022

La prise en charge des patients souffrant de troubles persistants de la covid-19 constitue l'une des priorités du Gouvernement. On distingue les patients souffrant de symptômes persistants pendant quatre à douze semaines, que l'on qualifie de « covid long » de ceux dont les symptômes persistent après douze semaines, que l'on qualifie de « post-covid ». En effet, les patients souffrant de troubles post-covid constituent un groupe très hétérogène, difficile à évaluer, puisque les troubles peuvent aller de la simple anosmie à une perte d'autonomie invalidante. Sur la base des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), le ministère des solidarités et de la santé a souhaité organiser l'offre de soins afin d'assurer une prise en charge pluridisciplinaire aux patients. Cette prise en charge s'articule autour du médecin traitant chargé du repérage, d'éventuelles consultations spécialisées, selon les symptômes, et d'une prise en charge en soins de suite et de réadaptation (SSR) pour les cas les plus sévères. Des cellules de coordination post-covid ont été mises en place sur l'ensemble du territoire. Elles ont pour objectif d'orienter, d'accompagner et de coordonner les patients et les professionnels. À ce jour, on comptabilise 118 cellules de ce type. S'agissant de la prise en charge par l'assurance maladie des soins liés aux symptômes « post-covid », elle est à ce jour celle du droit commun. En effet, les connaissances actuelles sur la pathologie et la diversité des symptômes ne permettent pas d'envisager la création d'une affection longue durée (ALD) spécifique, faute de définition et de critères précis. Néanmoins, certains patients sont déjà admis en ALD, soit dans le cadre d'une affection de longue durée figurant sur la liste des trente ALD identifiées – par exemple, en cas d'affections comme la fibrose pulmonaire, les séquelles d'encéphalopathie, ou encore les séquelles d'accident vasculaire cérébral –, soit via une ALD hors liste, dite « ALD 31 ». À ce titre, plus de 2 200 personnes ont bénéficié de ce dispositif en septembre 2021. La connaissance du virus s'améliore au fur et à mesure, et la prise en charge des patients également.

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