Les amendements de Arnaud Le Gall pour ce dossier

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L'exécutif a enfin consenti à inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée un débat sur les relations entre la France et les pays africains. Hasard du calendrier, un rapport bienvenu de nos collègues Fuchs et Tabarot sur ce sujet crucial a été rendu public la semaine dernière, malgré l'abstention de nos collègues du groupe Renaissance. Quicon...

Il faut en finir avec la tradition des débats erratiques et purement formels, puisqu'ils ne sont suivis d'aucun vote. Le Parlement doit être saisi et décider, et non simplement s'exprimer sur des décisions prises dans l'opacité.

Ce déficit démocratique n'est pas un détail : il est au cœur du désastre. Pour qu'enfin on nous accorde ce temps de débat, sans vote, il aura fallu un affaiblissement sans précédent – certains diraient un effondrement – de nos relations en Afrique. La stratégie, ou plutôt l'absence de stratégie de la France en Afrique depuis des années, est d'...

Il y eut ensuite l'opération Serval : ses premiers succès ont été indéniables, mais elle a connu un prolongement sans fin, dans un cadre opaque, sous la forme de l'opération Barkhane. Je veux rendre hommage, comme tous et toutes ici, à nos soldats morts ou blessés au combat au Sahel depuis 2013.

Nos armées ont obtenu de nombreuses victoires tactiques, mais le cadre stratégique était défaillant. L'approche strictement militaire n'était pas adaptée à la réalité. Dès 2013, nous avertissions qu'une intervention sans plan de retrait ni projet politique partagé aboutirait à une impasse. Après l'augmentation de l'influence des groupes armés ...

Pire, la crise multiforme affectant nos relations avec nombre de pays africains ne se limite pas au Sahel. Dans toute l'Afrique francophone, le crédit est entamé. Nous pouvons en témoigner, pour nous être récemment rendus en République démocratique du Congo, premier pays francophone du monde :

on n'observe pas de rupture, mais la défiance existe et il y a urgence ! Certes, il n'existe pas de solution miracle pour sortir de l'ornière, dans un contexte international où nous ne maîtrisons qu'une partie des paramètres. Mais commençons déjà par changer le fond et la forme de la politique de notre pays en Afrique. D'abord, abandonnons tou...

Les petites blagues condescendantes ont laissé de mauvais souvenirs en Afrique. Ensuite, cultivons l'entraide. Oui, remplissons notre engagement de consacrer 0,7 % du PIB dévolu à l'aide publique au développement ; surtout, inscrivons cette aide dans une logique d'entraide. En République démocratique du Congo, nous l'avons dit sur place, nous ...

Comment dénoncer certains massacres et en légitimer d'autres ? Croit-on vraiment que les peuples ne voient pas cela ? Ce double discours, ces contradictions sapent la crédibilité de notre pays.

Enfin, redonnons à la politique de la France en Afrique les moyens nécessaires à sa cohérence. Le rapport de nos collègues Fuchs et Tabarot esquisse des pistes. Oui, il faut redonner au ministère de l'Europe et des affaires étrangères un rôle central ; oui, il faut associer le Parlement, cette chambre étant dépositaire de la souveraineté.

On aiderait ainsi à mettre fin certaines absurdités, qu'il s'agisse du franc CFA – compétence exclusive de Bercy, en dépit de sa charge politique immense – ou de la politique des visas, sur laquelle le ministère des affaires étrangères n'exerce plus de compétence réelle et qui obéit à des logiques obsidionales ayant pour effet de fermer la port...

C'est pourquoi nous continuerons, avec mon collègue Carlos Martens Bilongo, à défendre notre proposition de résolution qui condamne le soutien de la République du Rwanda au groupe rebelle du Mouvement du 23 mars, le M23. Au-delà de ces cas particuliers, l'enjeu est de savoir si notre pays sera au rendez-vous de l'histoire. Car l'Afrique, contr...

une histoire de combats et d'émancipation toujours en cours. Plus de soixante ans après l'indépendance politique, les peuples réclament une seconde indépendance et réaffirment clairement leur souveraineté. Sans formule préconstruite mais en s'inspirant d'un Lumumba ou d'un Sankara ; sans confondre souveraineté et obsession identitaire, mais ave...

C'est pourquoi nous devons développer, en Afrique ou ailleurs, une politique étrangère non alignée, non réduite aux manichéismes mortifères et à la politique de la peur. Le monde passe d'un modèle unipolaire à un modèle apolaire. Chaque nation doit redéfinir ses propres alliances. Les vieilles logiques de bloc sont dépassées et il faut rebâtir ...

Cette diplomatie des causes communes, altermondialiste, doit avoir pour point de départ notre relation avec les pays africains. Sinon, nous tournerons le dos à notre propre histoire et nous nous rabougrirons.