Interventions sur "droit à l'ivg"

51 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Martin :

...is la stérilité définitive. Celles qui ne parvenaient pas à avorter, quant à elles, pouvaient voir leur vie entièrement bouleversée et, parfois, détruite. C'est pour ces raisons que nous nous battons aujourd'hui pour assurer une meilleure protection juridique au droit à l'avortement ainsi qu'à la contraception. Ainsi, parmi les femmes qui, aujourd'hui, voteront contre une meilleure protection du droit à l'IVG, un certain nombre d'entre elles ont sans doute elles-mêmes avorté. Mais assez parlé des femmes ; parlons un peu des hommes ici présents. Combien d'entre vous, collègues de droite, ont une compagne ou une ex-compagne qui a pratiqué une IVG ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Martin :

En fait, en écoutant les débats sur cette question depuis quelques mois, je suis frappée par une certaine hypocrisie. L'hypocrisie de ces députés qui sont prêts à voter contre une meilleure garantie du droit à l'IVG, simplement parce qu'ils et elles savent très bien que si ce droit est un jour menacé, ce ne sont pas eux ni leurs proches qui auront à en subir les conséquences.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Martin :

L'hypocrisie, aussi, de ces députés qui osent affirmer, encore et encore, que le droit à l'IVG n'est pas menacé en France, qu'aucun parti politique ne souhaite s'y attaquer, que nous importons un débat qui serait totalement étranger à la France. Et pendant ce temps, mes collègues et moi recevons à l'Assemblée un courrier d'une organisation anti-IVG contenant un fœtus en silicone, qui nous explique qu'avorter est un crime. Ce sont là des méthodes et une rhétorique qui n'ont rien à envier au...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Martin :

Vous savez, sur ce sujet, je ne peux pas parler avec autant de détachement et d'assurance que vous. Je ne parviens pas à mettre de côté tous les signaux d'alerte qui nous poussent, mes collègues et moi, à vouloir mieux protéger notre droit à l'IVG contre les soubresauts électoraux. Oui, nous avons peur de voir revenir un temps où nous serons à nouveau contraintes de mettre nos vies en danger pour avorter. Un temps où les hommes pourront à nouveau décider de nos propres destins. Pensez-vous vraiment que notre inquiétude ne mérite pas d'être prise au sérieux, alors même que les femmes de tant de pays autour de nous sont en train de vivre pré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Martin :

Tous les groupes politiques qui défendent de manière générale l'IVG et les droits des femmes ont déclaré qu'ils voteraient notre proposition de loi constitutionnelle. Bien entendu, certains ont émis des réserves ; ils ont déposé des amendements. Mais ils la voteront. Quant à vous, qui cherchez à tout faire pour qu'elle ne passe pas, qui osez vous présenter comme favorables au droit à l'IVG,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Panifous :

...75, qui est entré dans l'histoire et reste cependant d'actualité. Il ne tient qu'à nous de le poursuivre et de consacrer solennellement ce droit dans notre norme la plus élevée. Aujourd'hui, les Françaises nous écoutent avec une attention particulière. J'aimerais d'abord répondre à ceux qui laissent entendre que nous serions suffisamment protégés en France, qu'il n'est nul besoin de sécuriser le droit à l'IVG. Je leur dis que l'optimisme est une qualité mais qu'il ne doit pas mener à l'aveuglement. La loi Veil est une garantie essentielle pour le droit à l'IVG mais ce droit est inscrit dans la loi ordinaire. Une autre loi pourrait le limiter, le restreindre et revenir sur ces acquis. Des revirements jurisprudentiels peuvent également intervenir, conduisant à des décisions inattendues, que ce soit dans...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Panifous :

À ceux qui disent que cette PPLC est d'ordre symbolique, je veux dire qu'il ne s'agit aucunement de faire semblant mais de renforcer une protection ordinaire pour lui offrir un bouclier constitutionnel à la hauteur des enjeux. Certes, lorsqu'il prend sa plume pour réviser la Constitution, le législateur doit agir avec prudence. Mais le droit à l'IVG est une flamme qu'il faut entretenir si nous ne voulons pas un jour le voir régresser au point de s'éteindre, comme c'est le cas dans de trop nombreux pays du monde. La consécration de ce droit effectif par cette PPLC devra également se traduire concrètement dans les territoires, afin d'assurer à toutes les femmes le droit à l'accès à l'IVG, en particulier dans les zones rurales où la cartograph...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

...rbalisé, à ce jour, son souhait de revenir sur la loi Veil. Mais devons-nous nous accommoder de cet état de fait, au motif que notre Constitution n'aurait pas vocation à cataloguer des droits individuels ? Quelle difficulté y aurait-il à renforcer, en ces temps troubles, les gages donnés à la préservation des droits reproductifs et sexuels des femmes ? Si nous débattons aujourd'hui, c'est que le droit à l'IVG ne bénéficie pas de la protection la plus forte qui soit : son inscription dans notre norme suprême, la Constitution. Or, une quasi-unanimité se dessine actuellement, tant chez nos concitoyens que sur notre échiquier politique. La société française le veut – huit Français sur dix se disent y être favorables – et, sur les bancs de notre hémicycle, les députés de tout bord ou presque ont manifesté...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

...fort et un message utile au reste du monde car, à ce jour, aucune Constitution ne reconnaît ce droit de façon positive. Si nous actons qu'il existe un consensus pour réviser la Constitution, cela ne doit pas se faire à la légère – vous l'avez rappelé, monsieur le garde des sceaux. Si le dispositif retenu par la présente proposition répond au principal objectif de consécration constitutionnelle du droit à l'IVG, sa rédaction actuelle n'est pas totalement satisfaisante. C'est la raison pour laquelle, grâce au fruit d'un travail collectif et transpartisan, dont je me réjouis – je salue à cet égard Mme la rapporteure, Mathilde Panot –, nous vous proposerons une rédaction différente. L'amendement que nous défendrons en ce sens prouve que, au-delà de nos divergences politiques, nous avons su avancer ensemble...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Cinq, c'est le nombre d'initiatives parlementaires qui ont été prises ces derniers mois pour inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution. Deux, c'est le nombre de celles qui ont été adoptées par l'Assemblée nationale, en commission, ces quinze derniers jours. Quatre-vingt-un pour cent, c'est le pourcentage des Français qui sont favorables à l'inscription du droit dans la Constitution. Ces chiffres démontrent bien le consensus autour de l'importance et de l'urgence à constitutionnaliser le droit à l'IVG. À cet ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Alors que les entraves au droit à l'avortement sont prégnantes et menaçantes, la constitutionnalisation de l'IVG devient donc un enjeu majeur pour les droits des femmes. Si, en France, aujourd'hui, il n'y a pas de menace directe au droit à l'IVG,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

…les exemples cités à l'instant démontrent bien qu'il faut se garder de toute illusion sur ce qu'il pourrait advenir : c'est bien au droit constitutionnel qu'il revient de prévenir de telles atteintes. L'absence actuelle de remise en cause de l'avortement dans notre pays constitue précisément la raison pour laquelle le droit à l'IVG doit être constitutionnalisé dès maintenant. Dès lors que le droit fondamental serait inscrit dans la Constitution, il serait protégé d'initiatives politiques qui tendraient à lui porter atteinte. Cela permettrait également de faire progresser sa protection réelle, notamment en matière d'accès aux services de santé. Enfin, en étant la première à inscrire ce droit dans sa Constitution, la France ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Cécile Violland :

La France, pays de Simone Veil, pays de la liberté, se doit d'être exemplaire : nous ne transigeons pas et ne transigerons jamais avec le droit à l'IVG. Protéger ce droit, c'est protéger les femmes,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Cécile Violland :

...ue fort envoyé aux femmes et aux hommes français, mais aussi au monde entier. Nous nous sommes beaucoup interrogés sur la pertinence de cette réaction, émotionnelle. N'y avait-il aucune autre réponse à apporter au cas particulier américain ? Pour autant, les débats en commission nous ont éclairés. Ils ont permis de nous réjouir qu'un consensus sur le principe même de la constitutionnalisation du droit à l'IVG existe. Cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à la meilleure manière de l'inscrire dans notre Constitution, bien au contraire. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons qu'il soit précisé qu'il revient à la loi de garantir l'effectivité de l'accès à l'IVG. Une telle rédaction recueillerait notre assentiment : d'une part, il ne nous semble pas pertinent d'inclure la contraception dans la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... choix : voilà ce que nous voulons affirmer avec cette constitutionnalisation. Ce droit a été conquis dans la douleur – la douleur de toutes celles qui ont avorté dans la clandestinité, et de toutes celles qui en sont mortes. Il a été conquis de haute lutte par des militantes féministes, très souvent menacées ; c'est aussi en leur mémoire, en leur honneur, que nous voulons constitutionnaliser le droit à l'IVG.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosiane Corneloup :

...aux États-Unis, en juin dernier, la Cour suprême a révoqué l'arrêt qui garantissait le droit des Américaines à avorter, qu'en France nous devons avoir le même débat dans la foulée. Or les deux propositions de loi constitutionnelles, tant celle déposée par la majorité que celle de La France insoumise, évoquent toutes les deux la décision américaine dans leur exposé des motifs. Dans notre pays, le droit à l'IVG fait déjà l'objet d'une protection constitutionnelle solide et durable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

...vement, profondément et gravement menacés. En effet, si le revirement de jurisprudence intervenu aux États-Unis ne nous concerne pas directement, celui-ci nous renvoie au message déjà cité de Simone de Beauvoir : « Rien n'est jamais définitivement acquis. Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » En Europe également, le droit à l'IVG est attaqué. En Pologne, en Hongrie, les coups de boutoir pleuvent, et l'Italie de Giorgia Meloni risque d'emprunter le même chemin régressif.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

...mmunication et, par-derrière, harcèlent les élus qui défendent cette cause en leur envoyant des fœtus en plastique – associations qui, en réalité, considèrent que les femmes qui avortent sont des meurtrières. La propagande prospère ici aussi, comme nous le constatons à la lecture des amendements déposés sur ce texte. On fait du sabotage pour empêcher qu'une majorité ne se dégage pour garantir le droit à l'IVG. On véhicule insidieusement l'idée selon laquelle le droit à l'IVG n'est pas vraiment un droit, qu'il doit s'appréhender comme un dispositif dérogatoire, qu'il s'agit d'une tolérance. Or une tolérance, on peut y mettre fin à tout moment. Vous l'aurez compris, l'enjeu est fort. Il est de protéger le droit de nos filles et de nos petites-filles, en leur permettant de continuer à maîtriser leur cor...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

Celui-ci présente en effet d'importantes similitudes avec celui que notre groupe a déposé. Comme notre proposition de loi constitutionnelle, celle-ci tend à garantir constitutionnellement le droit à l'IVG et à prévoir la création d'un article 66-2 au titre VIII de la Constitution, relatif à l'autorité judiciaire, gardienne de nos libertés individuelles. Il existe toutefois des différences notables entre nos deux textes. La présente PPLC inclut le droit à la contraception, à l'instar de celle déposée par la sénatrice Mélanie Vogel, rejetée le mois dernier par le Sénat. Aussi fait-il peu de doutes ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

Et c'est parce que nous sommes déterminés à faire aboutir la constitutionnalisation du droit à l'IVG que, quelle que soit l'issue du présent texte, le groupe Renaissance défendra jusqu'au terme de son examen la proposition de loi constitutionnelle qu'il a déposée.