Les amendements de Emeline K/Bidi pour ce dossier

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Ma question s'adresse à Mme la Première ministre et concerne la cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel. En cinq jours, cette cagnotte a déjà atteint plus de 1 million d'euros. Plus que son montant, c'est son existence même qui me choque et, plus encore, le silence assourdissant du Gouvernement à ce sujet.

Dans le moment de crise que traverse notre pays, nous vous avons entendue appeler à la responsabilité des parents, exiger de la justice la plus grande fermeté, multiplier les interpellations. Toutefois, s'agissant de la cagnotte, vous avez timidement annoncé qu'elle ne « contribuait pas à l'apaisement ». C'est peu dire.

Voilà une cagnotte créée par un membre de l'extrême droite, qui organise une récolte de fonds pour aider le meurtrier d'un mineur.

On se souvient de votre vive réaction à la cagnotte qui avait été créée pour Christophe Dettinger ; cette cagnotte avait été fermée par le site, après insistance du Gouvernement.

Madame Borne, vous déclariez à l'époque : « Le succès de cette opération est choquant. Est-ce normal de vouloir apporter un soutien à ce monsieur qu'on a vu frapper un policier à terre, qu'on a vu boxer un policier ? Il faut aussi que chacun reprenne un peu ses repères. »

Aujourd'hui, c'est vous qui avez perdu vos repères, madame la Première ministre. Dans l'affaire Nahel, un jeune a perdu la vie. Est-ce moins choquant à vos yeux ?

Votre inaction a-t-elle à voir avec la connivence du Gouvernement avec l'extrême droite et sa volonté d'instrumentaliser cette cagnotte pour mettre à nu les fractures de notre société ?

Si ce n'est au nom de la morale, agissez au moins au nom du droit. Cette cagnotte cause un trouble à l'ordre public. Sur le fondement de l'article 1162 du code civil, vous avez la possibilité, vous avez le devoir d'agir. Qu'attendez-vous pour le faire ?

Il y a visiblement deux poids, deux mesures. Dans l'affaire précédente, Mme Borne et Mme Schiappa ne s'étaient absolument pas gênées pour dire que la cagnotte était une honte.