Intervention de Hadrien Ghomi

Séance en hémicycle du lundi 28 novembre 2022 à 16h00
Soutien au mouvement pour la liberté du peuple iranien — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Ghomi :

« Femme, vie, liberté ». C'est au rythme de ce slogan, scandé par les manifestants, que bat le cœur du mouvement révolutionnaire à l'œuvre en Iran.

Depuis la mort tragique de Mahsa Amini, les Iraniennes et les Iraniens investissent courageusement et quotidiennement les rues. Après deux mois et demi de contestation populaire, le bilan est très lourd : près de 500 morts, parmi lesquels de nombreux enfants, des centaines de blessés et plus de 16 000 arrestations. Malheureusement, le décompte continue chaque jour de s'alourdir.

Ce sont les cheveux au vent, la liberté chevillée au corps et l'espoir en étendard que les femmes iraniennes, rejointes par les hommes, se battent courageusement pour leurs droits – des citoyens de tous âges et de toutes classes sociales. Le sang versé par les victimes de cette répression effroyable ne parvient ni à éclabousser ni à enrayer cette marche vers la liberté engagée de la mer Caspienne au golfe Persique.

Ce mouvement de rejet ne concerne pas seulement les obligations archaïques imposées aux femmes iraniennes. Il englobe l'ensemble des négations de la dignité humaine imposées depuis tant d'années, dont l'obligation stricte du port du voile dans la sphère publique est le symbole le plus visible. Partout dans le pays, les Iraniennes et les Iraniens s'opposent à l'ordre idéologique imposé par le régime des mollahs.

C'est avec un courage extraordinaire que le peuple iranien reste debout face à un régime qui s'arcboute et se cramponne à son appareil sécuritaire, préférant tuer sa jeunesse plutôt que de faire la moindre concession. Oui, les images qui nous parviennent de toutes les régions du pays, et ce malgré l'injustifiable censure des autorités, nous horrifient.

Par cette résolution que nous soumettons aujourd'hui au vote de cette assemblée, nous, députés du groupe Renaissance, associés aux députés des groupes Démocrate et Horizons et apparentés, que je remercie, tenons à apporter notre soutien plein et entier à ces femmes et à ces hommes.

Nous ne pouvons donc que saluer la décision récente du Conseil des droits de l'homme des Nations unies de créer une mission d'établissement des faits pour enquêter sur les nombreuses violations commises par la République islamique en réponse aux manifestations. Les menaces, les surveillances, les détentions arbitraires, les tortures et les abus sexuels doivent cesser immédiatement.

Quelques jours après la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, le vote de ce texte permet de dire clairement à cette tribune : il ne peut exister de liberté sans liberté de la femme.

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