Intervention de Laurent Panifous

Séance en hémicycle du mercredi 30 novembre 2022 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Panifous :

Nous craignons que cette proposition, telle qu'elle est présentée, ne soit une fausse bonne idée. Surtout, nous en attendions bien plus pour soutenir les établissements de santé face à une crise sanitaire qui s'éternise. C'est à peine si le budget proposé compensera les coûts de l'inflation. Vous annoncez des rallonges budgétaires dans la précipitation, pour finir l'année tant bien que mal. Mais ensuite, qu'adviendra-t-il ? C'est d'autant plus problématique que la situation s'est aggravée : à l'épidémie de covid-19 se sont ajoutées celles de la grippe et de la bronchiolite. Et que dire de la psychiatrie ? Un an après les assises de la santé mentale et de la psychiatrie, les services hospitaliers se sentent encore abandonnés et les villes désertées.

Je ne peux que déplorer le manque d'ambition en ce qui concerne l'autonomie. C'est pourtant le grand défi que nous aurons à relever ces prochaines années. Pour la première fois depuis sa récente création, la branche autonomie ne sera consolidée par aucune mesure. Les propositions que nous avons tenté de défendre pour trouver des financements supplémentaires sont peut-être imparfaites, mais elles n'en ont pas moins le mérite d'exister. Ce fut malheureusement en vain. Encore une occasion manquée, alors que nous n'avons plus de temps à perdre sur ce sujet !

Au-delà de la question du financement, c'est d'une vraie loi d'ampleur dont nous avons besoin, celle par laquelle nous déciderons de ce que nous sommes collectivement prêts à faire pour garantir la dignité de tous, à tous les âges de la vie. Vous nous renvoyez à une énième concertation : le CNR « Bien vieillir ». Nous ne pouvons accepter de repousser sans cesse ce sujet, c'est maintenant qu'il faut agir !

Voilà les grandes lacunes de ce texte. Aujourd'hui, le secteur sanitaire et médico-social, véritable pilier de notre société, traverse une crise majeure. Il compte pourtant des professionnels qui ont vocation à prendre soin de chacun d'entre nous, à tous les âges, et se trouve au cœur de la promesse républicaine d'égalité des chances. La pédiatrie, la psychiatrie, les urgences, les Ehpad et tant d'autres structures de santé attendent de nous des solutions.

Nous sommes parfaitement conscients des enjeux financiers et budgétaires complexes qui se posent. Toutefois, nous estimons que nous sommes encore loin de donner un budget solide et ambitieux à notre sécurité sociale. Je ne me risquerai pas à avancer une position commune pour mon groupe quant au vote final de ce texte, car nous savons tous ici qu'il n'aura pas lieu.

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