Intervention de Sarah Tanzilli

Séance en hémicycle du mercredi 30 novembre 2022 à 15h00
Agression de l'azerbaïdjan à l'encontre de l'arménie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

Peu importe que l'Azerbaïdjan viole quotidiennement le cessez-le-feu, peu importe que les habitations des villageois ou que les cours d'école soient à portée de tir des snipers azerbaïdjanais, la détermination du peuple arménien à vivre sur ces terres est totale.

Ce peuple polytraumatisé ne tiendra pas seul face à la pétrodictature azerbaïdjanaise d'une part et à la puissance militaro-impérialiste turque d'autre part. Si la représentation nationale se doit d'agir, c'est bien sûr au nom de la défense de la démocratie à travers le monde, mais c'est aussi au nom de l'amitié ancestrale qui lie la France et l'Arménie et c'est enfin au nom de sa propre histoire.

Il y a tout juste 126 ans – certaines de mes collègues l'ont rappelé avant moi –, alors que s'achevaient les premiers massacres de masse contre les Arméniens dans l'Empire ottoman, un des plus éminents de nos prédécesseurs, le député Jean Jaurès, montait à cette tribune pour dénoncer l'inaction de l'Europe qui avait pourtant pris « l'engagement solennel de protéger la sécurité, la vie, l'honneur des Arméniens ». À l'époque, personne ne vint en aide au peuple arménien. Personne ne vint non plus à son aide en 1915, ni il y a deux ans quand 5 000 hommes, pour la plupart âgés de 18 à 20 ans, perdaient la vie pendant la guerre dite des Quarante-quatre jours.

Aujourd'hui, nous appelons la France et l'Europe à tenir l'engagement que Jaurès rappelait à la tribune il y a 126 ans et, à ce titre, à condamner l'occupation azerbaïdjanaise, à sanctionner le régime et à apporter une aide matérielle et défensive, indispensable pour rééquilibrer les forces dans la région.

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