Intervention de Laurent Marcangeli

Séance en hémicycle du mardi 6 décembre 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la politique de l'immigration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Marcangeli :

Nous devons relever nos exigences en la matière sous peine de voir le délitement lent, mais ô combien dangereux, de notre culture. Évidemment, l'apprentissage de la langue va de pair avec l'intégration par le travail. Il nous faut attirer les compétences dont le pays manque. Nous soutenons donc l'instauration de quotas de compétences pour pourvoir les postes vacants des métiers en tension. L'ouverture du passeport talent aux professionnels de la santé, sous réserve qu'ils s'installent dans des zones sous-dotées, pourrait également être envisagée. Enfin, parler notre langue et contribuer au développement de notre économie, c'est bien, mais un contrôle exigeant de l'adhésion individuelle aux valeurs républicaines est également indispensable.

Nous croyons qu'il est temps d'européaniser complètement la politique de l'asile, aujourd'hui dysfonctionnelle. Il s'agit d'un choix déterminant. Nous avons atteint un point de mi-parcours peu performant, avec un peu de politique nationale et un peu de politique européenne. Les députés du groupe Horizons et apparentés, parce qu'ils croient profondément à la force de l'Union européenne, font le choix d'une politique de l'asile communautaire, s'appuyant sur une agence européenne de l'asile, une cour européenne du droit d'asile et le monopole de l'agence Frontex dans l'éloignement des étrangers déboutés vers leur pays d'origine.

Il est absolument indispensable de muscler notre stratégie d'éloignement. Pour une fois, ce n'est pas notre arsenal juridique qui manque d'efficience, mais notre capacité à éloigner les intéressés. Nous n'avons qu'une solution crédible : nous devons agir sur les pays sources en subordonnant l'aide au développement à la coopération en matière de réadmission et en limitant drastiquement le taux et la durée de délivrance des visas. Nous ne pouvons pas continuer de financer massivement des projets structurants dans ces pays sans exiger une coopération efficace en matière de réadmission. Le durcissement de notre politique d'éloignement et d'expulsion est une absolue nécessité et nous espérons qu'il trouvera une traduction non équivoque dans le futur projet de loi.

Vous l'aurez compris, nous attendons beaucoup de ce texte. Nous espérons que l'équilibre nécessaire entre l'humanité et la fermeté n'occultera pas des questions essentielles telles que le renforcement du mécanisme de double peine ou la question des mineurs non accompagnés. Notre souhait pourrait se résumer ainsi : soyons fermes pour pouvoir tenir notre promesse, celle d'une France qui accueille dignement celles et ceux qui, comme nous, sont profondément attachés aux valeurs de la République.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion