Intervention de Yoann Gillet

Séance en hémicycle du lundi 9 janvier 2023 à 21h45
La vie chère dans les outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYoann Gillet :

En recourant au 49.3 pendant les discussions budgétaires, le Gouvernement a balayé et méprisé le travail parlementaire de cette assemblée. Un travail important avait été réalisé ici pour redonner un peu de souffle budgétaire notamment à nos outre-mer.

Vous vous félicitez, monsieur le ministre délégué, de quelques « avancées » contre la vie chère pour nos compatriotes réunionnais. Mais qu'en est-il pour les autres territoires ultramarins et qu'en est-il d'ailleurs réellement à La Réunion ?

Car les ultramarins considèrent, à juste titre, que leurs problèmes ne bénéficient pas de l'attention qu'ils méritent. Alimentation, énergie, inflation endémique : les prix des produits et des services connaissent de fortes hausses dans les outre-mer, et les conditions de vie y sont encore plus difficiles qu'en métropole, en raison de l'abandon de ces territoires par les gouvernements successifs.

En 2018, le niveau de vie médian était de 11 000 euros annuels environ en Guyane et de 3 000 euros à Mayotte. La hausse des prix est réelle : elle s'élève à 4,2 % en Guyane, à 5,4 % à La Réunion, à 5,7 % en Nouvelle-Calédonie, à 7,8 % à Mayotte et à 8,7 % en Polynésie française. Ces chiffres sont alarmants.

Le taux de pauvreté est passé de 44 à 53 % en Guyane, où le salaire moyen est compris entre 700 et 800 euros par mois. D'après des données de 2020, 77 % de la population mahoraise vit sous le seuil de pauvreté – 77 % ! Depuis douze mois, le prix de l'aluminium a augmenté de 80 %, celui de l'acier de 50 %. Ces hausses ont un impact sur le coût de la construction de logements.

Je pourrais continuer pendant de longues heures à énumérer des données qui démontrent que la situation déjà extrêmement difficile pour nos ultramarins ne cesse de s'aggraver. Cette réalité démontre la faiblesse des réponses de votre Gouvernement sur la question de la vie chère dans les outre-mer, comme d'ailleurs ici, en métropole. La vraie réponse, celle qui aurait une efficacité réelle, passe par des mesures structurelles et des réformes fortes, comme celle que vient de vous présenter Marine Le Pen, mais que vous n'osez pas ou que vous ne voulez pas enclencher.

Ma question est donc simple : dans ce contexte plus que jamais difficile, allez-vous enfin prendre les mesures qui s'imposent et que méritent nos compatriotes ultramarins ?

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