Intervention de Sébastien Chenu

Séance en hémicycle du lundi 6 février 2023 à 16h00
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Motion référendaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

et guérir cette plaie dont les stigmates étaient encore bien vifs lors du mouvement des gilets jaunes, ce sentiment douloureux de ne pas avoir été entendus, pis encore le sentiment d'avoir été bafoués.

Un référendum, mais bien évidemment un référendum dont le résultat serait respecté, nous permettrait de tourner collectivement la page de 2005 et d'avancer sur le chemin de la confiance entre les Français et leurs représentants. Car un référendum ne permet pas seulement de guérir une plaie, il apporte également une solution, il résout, décrispe, rassemble et tranche. Un référendum, c'est l'assurance de débats partout dans la société, l'assurance d'éviter le blocage et les crispations inutiles, les arguments catastrophistes et les dossiers judiciaires qui sortent au moment opportun. Un référendum, c'est surtout la preuve que l'on considère les Français comme des citoyens adultes.

Un référendum sur la réforme des retraites permettrait des confrontations pacifiques et nous éviterait une obstruction inutile, car rendez-vous serait donné aux Français pour trancher et décider librement. Il donnerait aussi à chacun la possibilité de faire valoir ses positions sans bloquer le pays et la société, sans conséquence financière, sans perte de salaire et sans culpabilisation inutile des Français. Si la démocratie est « l'art de se diviser », comme l'affirmait le géographe Alfred Sauvy, le référendum est l'art de se retrouver, l'art de décider. Ni plus compliqué ni plus ardu à comprendre que le traité de Maastricht ou le traité établissant une Constitution pour l'Europe, le référendum parie sur l'intelligence collective d'un peuple, sur l'intelligence collective des Français.

Qui pourrait soutenir que les Français sont incapables de comprendre les enjeux de la réforme des retraites ? Qui oserait encore appeler à un effort de pédagogie alors que les explications données jusqu'à présent n'ont conduit qu'à montrer l'étendue des sacrifices demandés à nos concitoyens ? Pire que de ne pas comprendre la réforme, ils pourraient même s'y opposer.

Et alors ? La belle affaire ! Au nom de quoi, au nom de qui et sur quel fondement…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion