Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 6 février 2023 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article liminaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

À droite comme à gauche, cet article est unanimement décrié parce qu'il fait état de projections financières aussi imprécises que floues. Il fait même référence, cela a été rappelé, au projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027, rejeté en première lecture par l'Assemblée nationale.

Avec votre réforme, la dette pour combler nos déficits persistants devient la normalité et une modalité pérenne du financement des retraites. Or, selon le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, « nos niveaux de dette et de déficits sont très élevés » et « le contexte de financement de la dette s'est dégradé » avec l'envolée des taux d'intérêt. « Cette situation dégradée me préoccupe », explique-t-il. Malheureusement, il n'y a pas que lui !

La France est, au sein de la zone euro, l'un des pays dont la situation des finances publiques est parmi les plus dégradées et elle est championne en matière de dépenses publiques. Et que proposez-vous ? De faire perdurer ce système. Reculer l'âge de la retraite ne fera que repousser les échéances. Tant que la population continuera de vieillir, nous devrons régulièrement reculer l'âge de départ à la retraite. Il est donc grand temps que l'État prenne ses responsabilités d'employeur et qu'il se montre respectueux de l'argent des contribuables. La part des régimes obligatoires de retraite dans les déficits publics, principalement liés au besoin de financement des régimes des fonctionnaires, reste absente du débat public. Il est grand temps de remettre toutes ces questions à plat. C'est pourquoi il convient de supprimer l'article liminaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion