Intervention de Sabrina Sebaihi

Séance en hémicycle du jeudi 9 février 2023 à 9h00
Cout de la vie en outre-mer — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

« Vivre coûte beaucoup, mourir également. » Cette phrase du poète Jacinto-Luis Guereña résonne aujourd'hui de manière bien malheureuse dans notre pays. Qui ici ne connaît pas un de ses amis ou un membre de sa famille qui n'arrive plus à s'en sortir dès le 5 du mois, parfois même dès que la paye arrive sur le compte en banque ? Qui ici ne connaît pas un collègue ou un proche obligé de s'endetter, parfois à de multiples reprises, pour payer un mois de loyer en retard ou une facture d'électricité qui s'est envolée ? Ce sont vos choix, chers collègues de la majorité présidentielle, qui ont amené cette explosion de précarité financière et sociale dans notre pays. Et ce sont encore vos choix qui aggravent cette situation dans les territoires ultramarins.

Alors que l'on constate un taux de chômage très élevé à La Réunion, des difficultés d'accès à l'eau et à l'hôpital à la Guadeloupe, une crise de la démographie à Mayotte, des catastrophes écologiques comme les sargasses à la Martinique, ou encore de fortes convoitises sur les ressources naturelles minières, forestières et pétrolières en Guyane, les départements et régions d'outre-mer possèdent un point commun : la cherté de la vie.

Vous avez abandonné des territoires et des citoyens de la République, ces territoires où le taux de chômage est supérieur de 10 points à ce qu'il est dans l'Hexagone, ces territoires contaminés au chlordécone, ces territoires où le pack d'eau coûte parfois plus de 10 euros, où un paquet de riz est en moyenne 85 % plus cher et où le café a un prix supérieur de 133 %.

Que faites-vous pour ces territoires, mes chers collègues ? Vous leur envoyez l'armée lorsqu'ils manifestent pour leur survie et leur dignité. Vous aggravez leur précarité en raccourcissant les délais d'indemnisation du chômage. Vous accroissez leurs problématiques de santé en les faisant partir à la retraite deux ans plus tard.

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