Intervention de Caroline Parmentier

Séance en hémicycle du jeudi 9 février 2023 à 9h00
Tarif réduit aux étudiants boursiers et précaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Parmentier :

En 2020, 43 % des étudiants ont renoncé à un repas quotidien pour des raisons financières. Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux : ils sont souvent poignants. Plus de deux étudiants sur cinq ne mangent pas à leur faim parce qu'ils n'en ont pas les moyens.

Le statut d'étudiant est l'un des plus précaires. Nous devons lutter contre cette injustice. Il est indispensable de permettre à notre jeunesse d'accéder à une alimentation adéquate, suffisante et à un tarif décent.

Le repas à 1 euro dans les restaurants des Crous, instauré par le Gouvernement pour les étudiants boursiers, était nécessaire : l'affluence qui a suivi cette mesure en est un témoignage éloquent. Nous devons bien sûr pérenniser celle-ci en l'inscrivant dans le marbre de la loi, afin de faire échec à toute politique de casse sociale.

Cela étant, cette disposition n'est pas suffisante, car la précarité étudiante ne concerne pas seulement les boursiers. Les étudiants ne touchent ni indemnités chômage ni RSA et, compte tenu de leurs cours, ne peuvent évidemment occuper un travail procurant un salaire suffisant. Cela coûte beaucoup trop cher d'étudier en France. Nous estimons donc que la politique actuelle du repas à 1 euro pour les élèves non boursiers, mais en difficulté financière, doit être également maintenue et inscrite dans la loi. Cependant, par les modifications adoptées en commission, le groupe Renaissance s'y oppose.

Manger à sa faim est une question de santé, mais aussi de dignité. Comment étudier et apprendre sereinement quand on doit se préoccuper de ce que l'on va pouvoir manger ? N'en déplaise à certains, il convient de lever un tabou : proposer un repas à un prix très réduit à des étudiants dont les capacités financières sont modestes n'est pas de l'assistanat.

Une question se pose cependant. Sans référence à un prix dans le code de l'éducation, cette proposition de loi n'assurerait pas, depuis les modifications apportées en commission par les députés macronistes, un accès pérenne à un repas à 1 euro pour les étudiants boursiers et précaires.

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