Intervention de Charlotte Leduc

Séance en hémicycle du vendredi 10 février 2023 à 15h00
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharlotte Leduc :

Purement indicatif, cet outil ne permet en rien de lutter contre les difficultés des seniors sur le marché du travail parce qu'il n'est pas contraignant. Il est inutile parce qu'aucune sanction n'est prévue à l'encontre des entreprises qui se débarrassent de leurs seniors. Du vent, rien.

Rien n'est prévu pour régler la question de l'emploi des seniors. Car, rappelons-le, le taux d'emploi chez les plus de 55 ans est de seulement 56 % et 40 % des seniors n'ont ni emploi ni retraite, coincés dans un sas de précarité. En repoussant de deux ans l'âge de départ à la retraite, vous allongez la durée de ce sas pour les seniors les plus précaires.

D'après l'OFCE, à l'horizon de dix ans, on comptera 277 000 chômeurs de plus, 400 000 travailleurs en arrêt maladie supplémentaires et 110 000 nouveaux bénéficiaires de minima sociaux. En augmentant le nombre de seniors présents sur le marché du travail – mais sans trouver d'emploi –, vous entraînez une pression à la baisse sur les salaires, laquelle atteindrait, selon une prévision, moins 3 % pour tous les salariés.

La réalité, c'est qu'avec votre réforme, vous créez plus de précarité, de recours aux minima sociaux, d'invalidité et de misère. Puisque vous aimez nous comparer à nos voisins européens, prenons l'exemple de l'Italie, où l'âge de la retraite a été fixé à 67 ans en 2011. Voilà un pays, dans l'OCDE, qui connaît l'un des pires taux d'emploi des seniors : il est de 40 % pour les 60-64 ans.

Un article publié il y a quelques jours dans 20 minutes – un journal très alternatif, comme nous le savons tous… – était intitulé : « Vous avez raison de vous battre en France En Italie, la galère de l'emploi des seniors ».

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