Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 28 février 2023 à 15h00
Baisse démographique en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Selon les données publiées par l'Insee en janvier, et citées ici à plusieurs reprises, on a compté en France seulement 723 000 naissances en 2022, soit 19 000 de moins qu'en 2021. C'est le chiffre le plus bas depuis 1946.

Le taux de fécondité s'est établi à 1,8 enfant par femme tandis qu'en 2020 – dernière année disponible pour établir une comparaison –, la France restait le pays le plus fécond de l'Union européenne avec la Roumanie. Malgré ces chiffres, la France est désormais touchée par la dénatalité qui frappe ses voisins européens, au premier rang desquels trônent Malte, l'Espagne et l'Italie. Si rien n'est fait, il est à craindre que la France s'enfonce dans un hiver démographique dont on peut aisément imaginer les conséquences.

Les causes de cette baisse sont bien sûr multifactorielles mais les politiques familiales – si l'on peut les appeler ainsi – mises en place depuis dix ans sous les quinquennats de François Hollande et Emmanuelle Macron ont eu des effets assez catastrophiques : baisse du quotient familial, passé de 2 336 euros à 1 500 euros ; gel de la prestation d'accueil du jeune enfant, dite Paje ; baisse du montant des allocations familiales pour les revenus dépassant un certain plafond de ressources, et j'en passe.

Si elle a un coût, la politique familiale est avant tout un pari, une ambition mais aussi une vision à long terme qui, malheureusement, fait trop souvent défaut. Cessons de confondre la politique familiale avec une politique sociale redistributive – en cela, je rejoins les propos de M. Breton.

Puisque, selon les mots de M. Attal lui-même, le soutien à la natalité n'est « pas du tout tabou », quand allez-vous réaffirmer le caractère universel des allocations familiales, les verser dès la naissance du premier enfant, remettre en place un service public de qualité pour la petite enfance et baisser le taux de CSG, la contribution sociale généralisée, par exemple sur les revenus d'activité des mères de famille ?

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