Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du samedi 23 juillet 2022 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Article 1er

Gabriel Attal, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics :

Les Français ne paient pas une redevance pour le Conseil constitutionnel, et cela ne l'empêche pas de faire son travail en toute indépendance. L'audiovisuel public lui-même, d'ailleurs, est d'ores et déjà financé en partie par une dotation budgétaire !

Vous ne l'avez pas dit mais depuis des années, la collecte de la redevance diminue, justement parce que c'est un impôt obsolète : cette diminution se trouve compensée par une dotation budgétaire qui est votée par les parlementaires, s'ajoute à la redevance et varie, selon les années, de 300 à 900 millions d'euros. L'audiovisuel public est donc déjà en grande partie financé par une dotation budgétaire ; cela n'a pas entraîné une remise en cause de son indépendance !

Certains d'entre vous ont abordé la question de la prévisibilité, notamment M. Gaultier. Je tiens à dire que les moyens de l'audiovisuel public sont et seront toujours soumis à une prévisibilité, d'abord parce que les sociétés concernées signent un contrat d'objectifs et de moyens (COM) – ce n'est pas nouveau et des discussions sont d'ailleurs en cours à ce sujet. Elles signent en général pour trois ans, alors que M. Gaultier évoquait une prévisibilité nécessaire de deux ans ; les contrats prévoient donc un budget sur plusieurs années. J'ai déjà eu l'occasion de dire que dans la loi de programmation des finances publiques qui sera présentée en septembre, non seulement nous créerons une mission budgétaire dédiée pour l'audiovisuel public, mais nous lui donnerons de la prévisibilité sur cinq ans, grâce au budget qui lui sera consacré. La prévisibilité sera donc assurée.

Nous donnons ainsi les garanties nécessaires à l'indépendance de l'audiovisuel public et à la prévisibilité de ses ressources, et nous rendons effectivement 138 euros aux Français. J'ai eu l'occasion d'entendre, lors des débats qui ont eu lieu en commission, que c'était une farce ou que cette somme ne représentait que l'épaisseur du trait. Je ne le pense pas, comme beaucoup de Français, d'ailleurs. Parfois, quand nous adoptons certaines mesures, les Français nous demandent comment elles s'appliqueront concrètement dans leur vie quotidienne ; ils ne sont pas certains d'en sentir les effets. En l'espèce, c'est très concret ! À l'issue de ce vote, soit les Français recevront – à l'automne prochain – un avis d'imposition de 138 euros qu'ils devront acquitter, soit ils n'en recevront pas et n'auront pas à payer 138 euros.

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