Intervention de Benjamin Saint-Huile

Séance en hémicycle du lundi 13 mars 2023 à 16h00
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenjamin Saint-Huile :

En toile de fond, la question qui n'est pas posée, mais à laquelle il faut répondre pour les semaines, mois et années qui viennent, est : quelle est la politique énergétique espérée, souhaitée, préparée par la France ?

Comme nous l'avons fait lors de l'examen du projet de loi relatif à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, nous examinons ce texte sans avoir fixé de cadre. À ce titre, la motion de rejet préalable, défendue par Mme Battistel, a au moins le mérite de souligner à quel point nous sommes en désaccord avec la méthode que vous avez choisie, laquelle nous interroge. Finalement, l'objectif que fixe le Gouvernement se résume à ces mots : « faire […] de la France, le premier grand pays du monde à sortir de la dépendance aux énergies fossiles ». Il faut donc chercher à atteindre cet objectif, en espérant que chacun trouve sa place.

Nous sommes aujourd'hui amenés à parler du nucléaire et de l'accélération des procédures, après que nous avons eu à examiner et à traiter la question des énergies renouvelables. Certains auront le loisir de répéter que nous avons mis la charrue avant les bœufs : nous n'avons toujours pas compris pourquoi vous avez choisi ce calendrier, à moins que vous ne craigniez de ne pas disposer de voix suffisantes pour voter ce texte. Nous tenons ardemment à la loi de programmation sur l'énergie et le climat et nous serons attentifs au respect scrupuleux du calendrier que vous avez annoncé à plusieurs reprises, madame la ministre, en commission et dans l'hémicycle.

Dans son discours prononcé à Belfort, nous avons acté du changement de pied du Président de la République. Nous n'entrerons pas dans des débats stériles pour savoir si ce changement de pied est utile – ceux qui critiquent les changements de pied ont parfois tendance à oublier qu'il y a quelque temps, ils ou elles ont également changé d'avis.

En fait, notre position sur la question complexe de l'énergie nucléaire a fluctué presque en même temps et dans le même sens que celle de l'opinion publique. Lorsque nous sommes confrontés à des accidents nucléaires, la question de la sécurité devient évidemment prioritaire et l'opinion publique se demande si nous sommes capables de freiner la production de cette dangereuse énergie. En revanche, lorsque les choses vont bien et que l'énergie nucléaire peut répondre à certains de nos besoins, l'opinion publique y est très favorable.

Les uns et les autres, vous avez choisi de citer le chiffre selon lequel 75 % des Français sont favorables à la production d'énergie nucléaire en France. Très bien. J'espère que le Gouvernement fera toujours preuve de cohérence, en prenant en considération l'opinion publique avant de faire des choix et de prendre des mesures stratégiques. En effet, vous oubliez généralement de citer le chiffre qui atteste de l'opposition nette de l'opinion publique à la réforme des retraites.

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