Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Séance en hémicycle du mardi 14 mars 2023 à 21h30
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Article 1er d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

Il est essentiel d'étudier – comme nous le faisons – des hypothèses sur les besoins de production d'électricité à long terme. D'ailleurs, vous reconnaissez vous-même qu'il faut du temps pour lancer des programmes de centrales nucléaires. L'objectif de réindustrialisation oblige lui aussi à se projeter dans le temps. Il est donc contradictoire que vous rejetiez notre amendement. Le plan Messmer s'est certes décliné en plusieurs paliers, mais par-delà ces étapes, il visait un objectif d'industrialisation et de poursuite de la prospérité économique. Le plan Marie Curie que nous avons proposé comporte pour sa part trois paliers. Notre démarche est donc logique.

Vous le savez pertinemment, madame la rapporteure : si nous n'avions pas des hypothèses ambitieuses de construction de réacteurs, vous nous reprocheriez, à juste titre, de promettre aux Français dix points de réindustrialisation dans les trente prochaines années, sans prévoir les capacités de production électrique afférentes. Vous ne pouvez pas nous reprocher tout et son contraire – n'y voyez pas une critique ; je vous explique simplement les tenants et les aboutissants de notre amendement. Dès lors que nous voulons réindustrialiser la France à hauteur de dix points de PIB, il est normal que nous prévoyions des capacités de production électrique cohérentes.

Enfin, vous n'avez pas répondu, hier, à une question essentielle : l'effet falaise – qui commencera en 2040 si les réacteurs ne sont pas prolongés ou ne peuvent pas l'être – n'est pas compensé par le plan prévoyant six réacteurs, et ne l'est qu'en partie par le plan qui en prévoit quatorze – sachant que, dans ce cas, un effet falaise se fera sentir à partir de 2050. Ce qui compte avant tout est certes de lancer des réacteurs dès à présent, mais vous ne pouvez pas balayer du revers de la main le fait que notre nation doive se projeter dans les trente prochaines années, et installer des capacités nucléaires suffisantes pour répondre à des besoins industriels nettement plus importants qu'aujourd'hui.

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