Intervention de Mark MacGann

Réunion du jeudi 23 mars 2023 à 9h15
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Mark MacGann, ancien dirigeant et lobbyiste d'Uber, lanceur d'alerte sur les pratiques de la société Uber pour entrer sur les marchés français et européen :

Je n'aime pas le mot « deal » parce qu'il peut donner l'impression au citoyen qu'une valise de billets circule. Ce n'était pas le cas. C'était un accord politique qui n'avait rien d'inacceptable : « Vous arrêtez un service qui nous met à dos toute la France » – sauf les consommateurs et les chauffeurs UberPop –, « et ensuite on pourra dialoguer ». Emmanuel Macron a obtenu de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve une réforme intelligente : elle ne nous accordait pas tout ce que nous voulions mais beaucoup plus que nous n'aurions obtenu sans lui.

Bernard Cazeneuve m'a raconté, des années après, que quand il marchait dans la rue, les chauffeurs de taxi le félicitaient. C'est normal, c'est un homme politique. Il estimait avoir fait ce qu'il devait faire en tant que ministre de l'Intérieur, à savoir défendre les intérêts des acteurs du marché des taxis. Le ministre modernisateur de l'Économie, qui fustigeait, dans les réunions de la gauche européenne, en mai 2015, le conservatisme et l'immobilisme de son propre gouvernement sur la question d'Uber, était lui aussi dans son rôle en défendant l'investissement étranger et les jeunes pousses. On ne pouvait pas taper sur Uber, la start-up la plus connue au monde, et en même temps espérer encourager et soutenir les start-up en France.

Toutefois, ce ne sont pas mes opinions ou mes souvenirs qui ont de l'importance mais les faits et les données contenus dans les mails, les documents, les échanges sur WhatsApp ou par SMS.

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