Intervention de Pascal Lecamp

Séance en hémicycle du lundi 3 avril 2023 à 21h30
Pour une politique ambitieuse du grand âge

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Lecamp :

Je poserai plusieurs questions concrètes : je suis député depuis peu, j'ai été maire jusque très récemment et président d'un Ehpad rattaché à un centre hospitalier universitaire (CHU), ainsi que d'une résidence autonomie.

Grâce aux ADMR et autres structures, nous accompagnons de plus en plus longtemps les personnes âgées à leur domicile ; toutefois, celles-ci se retrouvent ensuite directement propulsées en Ehpad. Les résidences autonomie sont une partie de la solution, mais leur modèle économique pose problème : la situation pourrait être résolue par un système gagnant-gagnant, en les ouvrant davantage à l'intergénérationnel – dont la part, trop faible actuellement, pourrait atteindre 20 à 25 % –, ce qui permettrait d'assurer leur pérennité. À défaut, ces résidences risquent de ne pas être viables pour les collectivités territoriales – c'est du moins ce que j'ai ressenti lorsque je gérais un établissement de ce type.

Ensuite, pourriez-vous clarifier la répartition des compétences entre les départements et les ARS ? Le maintien des personnes âgées à domicile relève plutôt du département, tandis que leur accompagnement en Ehpad relève des ARS. Envisagez-vous d'évoluer vers un financeur unique, afin de limiter le reste à charge, comme vous le souhaitez ?

J'aimerais également évoquer la question du statut des aidants : j'ai découvert il y a peu que les familles qui accueillent des enfants bénéficient d'un véritable statut, ce qui n'est pas le cas de celles qui accueillent des adultes ou des personnes handicapées et qui ne bénéficient pas de l'assurance chômage. Serait-il possible de se pencher sur le sujet ?

Pour soulager les aidants et leur permettre de souffler, une généralisation du service d'accueil de nuit est-elle envisageable ? S'agissant des soignants, serait-il possible de prévoir, dans le cadre du service public territorial de l'autonomie (SPTA) que vous appelez de vos vœux, un service de remplacement, comme cela existe dans le secteur de l'agriculture ?

Enfin, j'ai organisé une forme de CNR local dans ma circonscription, qui a réuni une cinquantaine d'établissements ainsi que l'ARS et le département : le taux d'encadrement y est en moyenne de 0,61 pour un, alors que les professionnels estiment qu'avec un taux de 0,80, ils fonctionneraient correctement. Je ne sais pas si les 50 000 recrutements suffiront pour passer de 0,61 à 0,80. J'aimerais donc connaître votre trajectoire, à moyen et à long terme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion