Intervention de Matthieu Creux

Réunion du jeudi 23 mars 2023 à 14h45
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Matthieu Creux, fondateur du cabinet iStrat :

Je suis d'accord, sauf que ce n'est pas ce que nous avons fait. Nous n'avons pas fait d'usurpation d'identité : nous n'avons pris l'identité de personne et nous n'avons pas créé des profils LinkedIn pour faire croire que des gens existaient. C'est ce qui a été dit dans la presse – Mediapart a repris cette idée – mais ce n'est pas vrai. Nous avons d'ailleurs porté plainte en diffamation et je me battrai jusqu'au bout pour défendre l'honorabilité de mes collaborateurs et du travail qui a été fait. L'affaire devrait être jugée fin 2023 ou en 2024. Si nous avions usurpé l'identité de qui que ce soit, il y aurait eu des protestations.

Je pense que cela vient en partie du fait qu'une de nos plumes a dit qu'il avait fait, chez nous, de faux articles. C'est une expression assez journalistique : en réalité, il faisait beaucoup de ghostwriting. Il écrivait pour le compte de tiers, qui signaient des articles qu'ils n'avaient pas écrits eux-mêmes, de la même façon qu'un parlementaire ou un ministre peuvent faire écrire un discours et l'endosser. Une deuxième confusion est liée au pseudonymat, que nous pouvons utiliser dans certains médias en ligne – en tout cas, cela se faisait il y a quinze ans. On peut discuter de cette pratique, mais le pseudonymat n'est pas interdit sur internet. Quand vous signez « Didou28 », personne ne se dit que Didou28 existe. J'ajoute que notre travail était fait pour être visible : nous ne nous cachions pas, qu'il s'agisse de nos pratiques, de nos contrats ou des médias auxquels nous soumettions des contenus. Tout le monde a maintenant l'impression que nous avons créé de faux profils, mais ce n'est pas ce qui s'est passé.

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