Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 2 mai 2023 à 15h00
Bilan de la loi de programmation militaire 2019-2025

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Ce débat sur la loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025 nous permet de nous interroger sur la dissuasion militaire française, le positionnement de la France dans l'Indo-Pacifique et en Amérique et l'échec du réinvestissement dans les petits équipements militaires.

Vous le savez, les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine sont opposés au modèle d'armée actuel qui ne tient que grâce à la clé de voûte nucléaire – M. Fabien Roussel vient de le rappeler à la tribune. Ce modèle coûte cher et son utilité est remise en cause à l'heure où la Russie s'est servie de son arme nucléaire, non pas en l'activant, mais pour empêcher une réaction militaire des alliés de l'Ukraine face à la sale guerre qu'elle mène dans ce pays. Nous avions critiqué très fortement la forte augmentation du budget du nucléaire militaire, qui aura coûté aux Français 14,6 millions d'euros par jour depuis le vote de cette loi.

D'autre part, le bilan de la LPM est en demi-teinte s'agissant de la protection de nos zones économiques exclusives (ZEE). Malgré une stratégie présentée en 2019, l'engagement militaire est très en deçà des besoins.

Enfin, comme l'a rappelé André Chassaigne dans le rapport d'information, rédigé avec Jean-Pierre Cubertafon, sur la politique d'approvisionnement du ministère des armées en « petits » équipements, ces derniers continuent de faire l'objet d'un sous-investissement chronique alors qu'ils ont un impact très important sur le moral des soldats et leur efficacité au combat. La guerre en Ukraine, telle qu'elle est menée, montre que la LPM, qui se voulait « à hauteur d'homme », a totalement manqué sa cible.

Première question : pourquoi avoir investi dans le nucléaire militaire en violation du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ? Deuxième question : pourquoi n'avoir toujours pas amélioré la protection des zones économiques exclusives dans l'Indo-Pacifique et dans les Caraïbes ? Troisième question : pourquoi, dans le cadre du financement du plan France relance, avoir annulé 202 millions d'euros du programme Équipement des forces alors qu'il était prioritaire dans cette LPM ?

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