Intervention de Jocelyn Cavillot

Réunion du jeudi 30 mars 2023 à 9h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Jocelyn Cavillot, vice-président de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) de La Réunion :

Concernant l'impact du rachat évoqué précédemment sur les prix et sur les relations entre les fournisseurs, il faudrait effectuer une étude complémentaire pour l'évaluer. Je pense aussi qu'il faut examiner ce sujet sur un temps un peu plus long puisque les effets de la conjoncture sur l'augmentation globale des prix au niveau mondial et la désorganisation des circuits d'approvisionnement se conjuguent et ont une influence au niveau de notre territoire. Aujourd'hui, nous sommes donc en incapacité d'attribuer à cette opération de rachat ou à la conjoncture internationale des conséquences. Comme vous l'avez constaté, les prix ont augmenté un peu partout et le coût du fret et des acheminements a explosé en ce qui nous concerne.

En complément de ce que vient de dire le président Huby, je dirais que le BQP constitue un outil ; un outil utile à l'urgence sociale. Règle-t-il la question du pouvoir d'achat ? Véritablement, non. Je pense qu'au niveau de notre territoire, il est à un stade qui est plutôt abouti. Le faire évoluer davantage me paraît assez compliqué. En revanche, ce qui peut être utile, et qui a été entrepris cette année, c'est peut-être d'élargir le champ du BQP, qui, jusqu'à présent, était cantonné aux produits alimentaires de première nécessité, pour l'ouvrir davantage sur des services, et notamment, comme tente de le faire le préfet de La Réunion, sur des pièces touchant la sécurité automobile, sachant que cet élément coûte très cher au niveau du pouvoir d'achat, ou sur des matériaux de bricolage, dans le cadre de l'amélioration de l'habitat.

Le véritable levier pour œuvrer à l'amélioration du pouvoir d'achat est d'abord de mettre en place un travail sur l'augmentation du revenu, pour notamment ceux qui n'ont pas de revenus et qui vivent des minimas sociaux. L'Insee chiffre à plus de 40 % la population vivant en dessous du seuil de pauvreté.

En second lieu, il faudrait réaliser un travail sur la structuration même des prix, c'est-à-dire probablement les coûts d'approche dans la globalité – bien sûr, le fret maritime –, et sur le traitement des coûts de production en ce qui concerne la production locale.

Nous voyons bien toute la difficulté de travailler de manière structurelle sur la formation des prix.

Enfin, concernant le BQP, alors que nous sollicitons les acteurs économiques pour consentir des efforts concernant le prix global du panier, nous pourrions éventuellement ajouter un niveau supplémentaire qui porterait sur la fiscalité des produits inclus dans le BQP, même si nous voyons que la fiscalité, TVA ou octroi de mer, sur ces produits, est relativement faible. Mais peut-être y a-t-il une petite marge de manœuvre, sachant que le BQP est un outil apparaissant très utile, surtout concernant l'urgence sociale.

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