Intervention de Cyrielle Chatelain

Séance en hémicycle du lundi 11 juillet 2022 à 16h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrielle Chatelain :

Madame la Première ministre, comment faites-vous pour rejeter en bloc ces principes comme autant de combats naïfs et de combats de gauchistes alors qu'Angela Merkel a fait de l'Allemagne une terre d'asile, donnant ainsi une leçon de dignité aux dirigeants européens ? Loin de cette visée humaniste, votre politique semble se placer dans la continuité de celle de vos prédécesseurs : tentes lacérées, exilés affamés, associations harcelées, sans parler de cette jeune femme noyée dans une rivière des Alpes, de ces trois jeunes vies fauchées dans un transport express régional (TER) du Pays basque, de tous ces espoirs engloutis dans la mer Méditerranée. C'est l'esprit républicain qui est défait.

Pour que chacun soit juge, parlons aussi d'égalité. Nous, députés écologistes, députés NUPES, nous nous inscrivons dans l'héritage du Conseil national de la Résistance. Pour nous, le compromis n'est pas une compromission s'il vise le progrès ou l'égalité. Pour nous, une conquête sociale est toujours un progrès, jamais une charge. Pour nous, le travail est facteur d'émancipation si et seulement s'il n'est pas une version contemporaine de l'aliénation et de l'esclavage et s'il paie décemment. C'est pourtant du bon sens : tout travail mérite salaire.

Pour nous, l'âge de départ à la retraite doit contribuer à réduire les inégalités, non à les aggraver. Pour vous et pour les membres de votre gouvernement, ce n'est peut-être pas un sujet d'angoisse, mais admettez que pour celles qui se cassent le dos pour garder nos enfants, nettoyer nos bureaux, s'occuper de nos aînés, pour ceux qui tiennent le marteau piqueur, qui réparent les toits, conduisent des bus, 65 ans, c'est tard, c'est bien trop tard.

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