Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du jeudi 25 mai 2023 à 21h30
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Sébastien Lecornu, ministre des armées :

Là encore, j'ai donné des éléments de réponse en commission. Premièrement, la cible de trente-cinq A400M d'ici à 2030 est un objectif minimal. Deuxièmement, comme je l'ai dit sans langue de bois à Guillaume Faury, directeur général d'Airbus, il faut se montrer plus offensif pour exploiter le potentiel d'exportation de l'A400M. En effet, il convient d'apprécier à sa juste valeur l'utilité tactique et opérationnelle de cet appareil : lors de l'évacuation des ressortissants étrangers de Kaboul, quasiment tous les avions stationnés sur le tarmac étaient des A400M vendus à des pays membres de l'alliance initiale ou destinataires à l'export. Quant à l'opération Sagittaire à Khartoum, elle doit son succès non seulement à la présence de la base aérienne 188 à Djibouti, mais aussi au segment A400M – je m'arrêterai là, mais chacun comprend ce que je veux dire. Je suis convaincu qu'il existe des perspectives intéressantes à l'exportation ; j'ai plusieurs pays précis en tête. La ministre espagnole de la défense comme nos partenaires britanniques – car l'Allemagne n'est pas notre seule partenaire – partagent le même constat.

C'est pourquoi je vous propose de maintenir la cible d'au moins trente-cinq A400M, qui traduit les contrats opérationnels. Je précise que ceux-ci ne répondent pas uniquement à des intérêts stratégiques hexagonaux, mais également à des intérêts en outre-mer : à terme, nous envisageons de positionner des avions de transport tactique en outre-mer. Cela aurait du sens, car ce positionnement, étant donné l'existence de bases aériennes déjà installées, permettrait de recréer un maillage plus vaste. Cela doit d'ailleurs nous conduire à interpréter différemment le schéma des bases aériennes, car l'élongation de l'A400M est spécifique. En somme, la production d'A400M supplémentaires traduit une inflexion nouvelle.

Nous comptons donc maintenir cette cible, affermir les perspectives à l'exportation et poursuivre la discussion avec l'industriel. Voilà, dans la droite ligne de nos débats en commission, les précisions que je pouvais vous apporter ce soir. J'ajoute que la production des A400M fait l'objet d'échanges très réguliers avec mes homologues des pays concernés : ce dossier est suivi avec une attention particulière, surtout en Espagne, pour les raisons que vous imaginez.

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