Intervention de Julie Laernoes

Séance en hémicycle du jeudi 28 juillet 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative au bilan de la présidence française de l'union européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Laernoes :

Il ne reste plus de place au doute : le coût de l'inaction climatique, y compris pour l'Union européenne, est bien supérieur à celui des mesures qu'il faut prendre et des solutions à enclencher.

De ce point de vue, la présidence française du Conseil de l'Union européenne était éminemment importante. Elle aurait pu – et dû – être l'occasion de joindre le geste à la parole. Certes, c'est sous cette présidence que le paquet législatif Fit for 55 a été adopté mais celui-ci a surtout largement été défendu par la Commission européenne et par les parlementaires européens.

Que dire de l'action de la France qui n'a pas exempté les ménages de la taxe carbone et a raboté sur le fonds social qui devait permettre d'atténuer ses effets ? Pire : elle n'a pas engagé la bifurcation écologique indispensable pour préparer nos territoires aux bouleversements déjà en cours. Malgré les beaux discours tenus en pleine campagne présidentielle, les actes de la France ont été à rebours des ambitions qu'elle a affichées.

De véritables retours en arrière ont été opérés. Je prendrai l'exemple de l'agriculture. Emmanuel Macron avait déclaré que cette présidence serait celle d'une sortie accélérée des pesticides. Or ce fut l'exact opposé : la mise en culture et l'utilisation de pesticides sur les jachères sont de nouveau autorisées ; des dérogations aux limites maximales de résidus seront accordées pour importer des produits jusqu'ici interdits ; enfin la future PAC se fera à la carte.

Rien non plus n'a été fait en faveur de la conversion à l'agriculture biologique ni de la rémunération juste des agriculteurs. Comment est-ce possible en 2022 alors même que les phénomènes météorologiques extrêmes ont de graves conséquences sur la vie de nos agriculteurs ?

De même, l'accord en cours de négociation avec la Nouvelle-Zélande ne figure pas encore dans la nouvelle génération d'accords commerciaux annoncée. S'agissant des normes environnementales et des clauses miroirs, le compte n'y est pas. Votre gouvernement promeut tout simplement une agriculture d'un autre temps.

Je prendrai à présent l'exemple de la transition énergétique. Nous n'avons pas assisté à la mise en place d'un compromis sans ambition mais à un recul historique. La France sacrifie l'enjeu climatique au sein de l'Union européenne pour privilégier son obsession pour le nucléaire.

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