Intervention de François Huyghues Despointes

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 15h30
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

François Huyghues Despointes, président du Syndicat des distributeurs et grossistes alimentaires de Martinique (SDGA), président du directoire du groupe Société antillaise frigorifique (SAFO) :

S'agissant de la loi Lurel, la principale conséquence a été la non-représentation exclusive de marques. Il faut ainsi appréhender un concept qui, à mon sens, n'existe pas dans de nombreuses autres régions du monde, excepté les territoires ultramarins français : la notion de représentant de marque. Les marques considèrent nos territoires comme trop petits pour y être présentes directement, mais trop gros pour ne pas du tout y être représentées, à de très rares exceptions. Certaines marques internationales sont présentes. Je prendrais l'exemple de Nestlé qui, pour certaines familles, est directement implantée. La plupart ont cependant fait le choix d'une représentation. La loi Lurel a combattu la représentation exclusive, c'est-à-dire le fait de ne retenir qu'un agent et ne fonctionner qu'avec lui, empêchant quiconque d'importer. À l'issue de la loi Lurel, nous avons constaté de plus en plus d'appels d'offres des marques qui, régulièrement, remettaient en jeu la représentation de leurs marques pour générer de la concurrence, pour mettre les grossistes en concurrence entre eux qui pouvaient ainsi venir candidater afin de représenter cette marque. Nous l'avons effectivement observé.

Je suis malheureusement incapable de vous répondre concernant l'incidence sur les prix. Nous avons néanmoins observé cette vertu qui a fait circuler les portefeuilles des marques internationales. Les enseignes sont structurées très différemment. Nous représentons pour notre part le groupe Carrefour ; notre relation date des années soixante-dix, d'abord avec Promodès, qui a ensuite été acheté en 1999 par Carrefour. Nous étions franchisés Promodès avant d'être Carrefour. À l'époque, aucune solution pour l'export n'existait, raison pour laquelle il nous a fallu constituer et construire une centrale export. Il s'agit d'un entrepôt de 15 000 m² qui se trouve au Havre et qui sert à tous les conteneurs qui ne sont pas des conteneurs complets. À chaque fois que la quantité ne justifie pas un conteneur complet, nous livrons à cet entrepôt dont le rôle est de consolider et de réexpédier. Toutes les enseignes n'ont pas le même fonctionnement. Je ne serais pas capable de vous en transmettre les leurs de manière détaillée. Je peux simplement vous citer Système U qui a une organisation extrêmement rodée : ses partenaires export n'ont pas besoin de détenir de centrale export, l'enseigne le fait pour eux à Carquefou dans la région de Nantes, où des équipes sont dédiées à ces sections. Ils mutualisent la logistique nationale avec la logistique export, ce qui est particulièrement efficace. Système U est effectivement bien représenté dans nos territoires, parfois avec un seul ou quelques magasins, comme c'est le cas à Saint-Barthélemy ou à Saint-Martin, de manière très efficace.

Nous pourrions également prendre l'exemple de JKS Finances, le groupe Jan DU en Guyane, qui a connu une très forte expansion et qui n'a donc pas de centrale. Nous avons constitué la nôtre à l'époque parce que nous n'avions pas d'autres moyens de fonctionner. J'espère là également répondre à votre question.

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