Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Séance en hémicycle du jeudi 28 juillet 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative au bilan de la présidence française de l'union européenne — Reprise du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des affaires européennes :

Pendant la présidence française, grâce au souci constant de dialogue et de concertation, l'Europe a renforcé ses liens et elle a su se montrer unie et solidaire face au retour de la guerre sur notre continent. Elle s'est montrée unie et solidaire aux côtés du peuple ukrainien ; unie et solidaire pour prendre des sanctions massives contre la Russie et les responsables de cette guerre impérialiste d'un autre âge ; unie et solidaire pour accueillir avec humanité et dignité les réfugiés ukrainiens ; unie et solidaire pour tracer un chemin d'intégration européenne pour l'Ukraine.

L'invasion de l'Ukraine a changé la face de l'Europe et du monde pour les décennies à venir. Il y a déjà eu six mois de violence, d'inhumanité et d'horreur ; six mois de combats acharnés et héroïques des Ukrainiens qui luttent pour leur survie et leur liberté. Nous le savons bien, l'Ukraine a été attaquée pour ce qu'elle est : un pays libre, démocratique et ouvert qui regarde vers l'Europe. C'est pour cela que nous lui devons toute l'assistance possible et qu'il faut apporter tout notre soutien à la résistance, poursuivre les livraisons d'armes, continuer à renchérir le coût de la guerre pour la Russie, aider le président Zelensky et, surtout, ne pas nous habituer, ne jamais nous habituer à la guerre et aux crimes russes. Je dis cela alors que cette nuit encore, il y a eu des attaques loin du front, notamment dans la région de Kiev. Nous devons la solidarité à celles et ceux qui sont encore les victimes des bombes russes.

Face à la volonté destructrice de Vladimir Poutine et à cette guerre hybride qui emploie toutes les armes, y compris celles de l'énergie, de la désinformation et de l'alimentation, il n'y a pas d'autre voie que celle consistant à rester unis avec nos partenaires européens et à faire bloc.

Il y a d'abord urgence à retrouver notre indépendance énergétique. L'accord trouvé ces derniers jours entre les membres de l'Union sur la diminution de la consommation de gaz est la meilleure réponse au chantage orchestré par Vladimir Poutine.

Il y a ensuite la situation alimentaire mondiale qui devrait tous nous préoccuper. Si les accords sur les céréales ne sont pas respectés, les pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie seront plongés dans une crise alimentaire majeure. Des milliers voire des millions de personnes qui y vivent pourraient être poussées à l'exil. Nous devons être particulièrement vigilants pour leur venir en aide avec l'initiative FARM – Food and Agricultural Resilience Mission –, mais aussi pour ne pas renouveler le chaos de la gestion d'une crise migratoire en Europe. Le Pacte européen sur la migration et l'asile en cours de discussion doit poursuivre son long chemin législatif ; ne le ralentissons pas, faisons tout, au contraire, pour que les choses avancent de la meilleure des manières.

La situation économique difficile qui se profile exige de l'Europe qu'elle imagine de nouvelles initiatives, comme elle a su le faire au moment de la crise sanitaire. Nous devons prévoir ensemble les conséquences éventuelles de la crise énergétique de cet hiver, et penser un nouveau plan de relance commun aux Européens – nous avons vu la puissance et l'efficacité de celui adopté pendant la crise sanitaire.

Enfin, concernant la désinformation, voilà des années que des organes d'influence sapent le débat démocratique en Europe. Hier, la Cour de justice de l'Union européenne a confirmé la suspension de la chaîne RT en Europe. C'est une bonne chose. On ne peut pas accepter de voir opérer sur notre sol des organes de désinformation qui se font les relais de la propagande russe en France et en Europe depuis des années.

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