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Intervention de Hadrien Clouet

Séance en hémicycle du jeudi 15 juin 2023 à 21h30
Améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

Je souhaite soutenir ces amendements car nous devons respecter un accord moral, de principe. Il me semble que nous considérons tous, ici, qu'il n'est pas juste qu'à travail égal le statut et la rémunération ne soient pas égaux – je vois un collègue osciller de la tête mais il est bien le seul.

Dès lors, on ne peut que déplorer que les délais de réunion de la CNAE soient extrêmement longs. En effet, pendant ce temps, des professionnels se déqualifient car ils n'ont pas le droit d'exercer leur métier. Ils traversent aussi, sur le plan privé, auprès de leurs proches, une période d'angoisse car ils ne savent pas s'ils auront la possibilité d'exercer dans l'établissement proche de chez eux ni même s'ils auront un jour le droit d'exercer.

Si certains peuvent travailler en tant que soignants, tant qu'ils n'ont pas obtenu le sésame que représente l'autorisation, ils le font dans des conditions inadmissibles, qui leur sont imposées, puisqu'ils enchaînent les CDD, sont sous-rémunérés, n'ont pas le droit aux primes et sont privés d'heures supplémentaires – ou doivent les faire gratuitement. Je le répète, il faut bien imaginer que ces personnes ne savent même pas si elles pourront exercer leur métier.

Par ailleurs, cette situation pose un problème pour les soignants en poste. En effet, lorsque vous parlez avec ces derniers, vous mesurez à quel point les Padhue jouent un rôle essentiel. Dans les salles de nuit, par exemple, ce sont les Padhue – très nombreux – qui apprennent beaucoup de choses aux soignants, notamment les plus jeunes professionnels de santé qui les côtoient. Pour ces derniers, ils jouent un rôle de tuteur, de formateur au quotidien, leurs enseignements portant aussi bien sur l'acte médical lui-même – comment piquer, comment accompagner les patients – que sur un ensemble de savoirs qui ne sont pas médicaux. Ils apprennent ainsi aux jeunes comment aller voir les familles pour leur annoncer une maladie ou un décès ou comment interagir avec les patients. Ces savoirs, qui n'ont pas toujours été acquis à l'université, le sont grâce aux Padhue. Voilà pourquoi nous leur devons cette reconnaissance.

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