Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du lundi 26 juin 2023 à 16h00
Partage de la valeur au sein de l'entreprise — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Nous abordons l'examen de ce texte, dont le titre évoque le partage de la valeur au sein de l'entreprise. Permettez-moi de rappeler où nous en étions précédemment : en août 2022, devant le Medef, Bruno Le Maire disait : « Je ne sais pas ce que c'est qu'un superprofit ». Nous avons donc l'intention de le lui expliquer, puisque les grands groupes nationaux sont les champions du monde des dividendes. Les entreprises du CAC40 ont versé 55,2 milliards aux actionnaires au printemps 2018, 63,4 milliards en 2019 et 80 milliards en 2022. Sur un échantillon de vingt-six groupes du CAC40, les versements de dividendes ont augmenté en vingt ans de 265 %, soit une multiplication par trois et demi.

Les entreprises françaises sont les plus généreuses envers leurs actionnaires, dont les rémunérations ponctionnent les richesses engendrées par les entreprises et leurs travailleurs grâce à leurs clients, grâce aux pouvoirs publics qui sans cesse inventent de nouvelles aides aux entreprises, et grâce à la collectivité dans son ensemble.

Dans ce texte qui prétend partager la valeur, une nouvelle fois vous évitez méthodiquement la question centrale de la hausse des salaires – pire, vous empêchez qu'elle soit abordée –, alors que 1,2 million de Français sont des travailleurs pauvres et qu'un Français sur trois ne dispose plus que de 100 euros sur son compte bancaire dès le 10 du mois. L'urgence absolue pour valoriser le travail, c'est évidemment la question des salaires. C'est pourquoi le présent amendement vise à modifier le titre de ce texte, afin d'élargir notre discussion à la question centrale que vous évitez, celle des salaires.

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