Intervention de Marianne Maximi

Séance en hémicycle du lundi 26 juin 2023 à 21h30
Partage de la valeur au sein de l'entreprise — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

Bien sûr, quand on est salarié et qu'on peine, avec l'inflation, à remplir son frigo et à payer son loyer, on prend ce qu'il y a à prendre, même quand ce n'est qu'une prime. Mais notre rôle à nous, législateurs, est d'analyser les effets à long terme de ce que nous allons voter. Or ces primes, que vous appelez des coups de pouce, sont plutôt des coups dans le dos.

D'abord, les primes sont aléatoires, puisqu'elles ne sont versées que si l'entreprise fait des profits, quand le salaire tombe toujours, quoi qu'il arrive. L'aspect aléatoire est d'autant plus inquiétant que les primes se substituent à des augmentations de salaire pérennes – c'est le cas de 30 % des primes Macron.

Ensuite, les primes sont inégalitaires. Souvent proportionnelles au salaire, elles favorisent les personnes employées en CDI et les catégories socioprofessionnelles supérieures, les CSP+, au détriment des plus précaires. Leur répartition est plus inégalitaire encore que celle des salaires : les employés dont les salaires comptent parmi les 10 % les plus élevés perçoivent 34 % des primes.

Enfin, exonérées d'impôt et de cotisations, les primes affaiblissent le financement du système de sécurité sociale : chaque euro versé sous forme de prime manque au financement des services publics et de la protection sociale, notamment – quel hasard ! – du système de retraite.

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