Intervention de Hadrien Ghomi

Séance en hémicycle du lundi 3 octobre 2022 à 16h00
Déclaration du gouvernement relative à la guerre en ukraine et aux conséquences pour la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Ghomi :

Faut-il que certains – à l'intérieur et à l'extérieur de cet hémicycle – aient la mémoire courte pour ne pas se rappeler que nous avons institué le bouclier tarifaire dès la fin de l'année dernière ! Dès le mois de mars, voyant les effets de la guerre sur l'évolution du prix des matières premières, le Gouvernement a pris des mesures de soutien avec le plan de résilience économique et sociale. Cet été, nous avons voté ici des mesures d'urgence pour soutenir le pouvoir d'achat des Français.

Nous avons aussi agi au niveau européen, notamment pour réduire la dépendance de l'Union européenne au gaz russe grâce au plan REPowerEU, sans sacrifier notre ambition d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le Président de la République et notre majorité manifestent leur ambition d'agir en faveur de la sécurisation de la production, notamment électrique, de la neutralité carbone et de la sobriété. Cette ambition s'incarne dans le projet de loi de finances pour 2023, qui contient des mesures pour aider les Français à rénover leur logement et à acheter des véhicules propres, et qui prévoit aussi l'accélération de la décarbonation de notre mix énergétique en soutenant les deux piliers que sont les énergies renouvelables et le nucléaire. Nous agissons pour protéger les Français et défendre notre souveraineté énergétique, mais aussi alimentaire.

Si notre pays peut se targuer d'avoir de solides ressources alimentaires, qui le placent au septième rang des exportateurs mondiaux, d'autres se voient profondément déstabilisés par les conséquences du conflit ukrainien. Quarante-cinq pays, parmi les plus fragiles de la planète, importent au moins un tiers de leur blé d'Ukraine ou de Russie.

Puissance à vocation internationale, la France ne peut rester sans agir et sans prêter main-forte à ses partenaires. Dès le mois de mars, le Président de la République a donc annoncé le lancement de l'initiative Farm, afin de lutter contre les pénuries. Cette initiative ambitieuse, organisée en concertation avec nos partenaires de l'Union européenne, du G7 et de l'Union africaine, permettra d'apaiser les tensions sur les marchés agricoles, d'assurer un accès à prix raisonnable aux denrées agricoles dans les pays les plus touchés et de renforcer durablement les capacités agricoles dans les pays les plus concernés. Sa dotation – près de 75 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2023 – représente un signe concret de l'engagement de la France pour la sécurité alimentaire mondiale.

Saluons également le lancement par le ministre de l'agriculture du processus d'élaboration du plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes. Sécuriser notre production, c'est aussi prévenir les conflits géopolitiques qui pourraient notamment survenir lors de la répartition de nos surplus agricoles entre nos pays amis du pourtour méditerranéen.

Tel est le grand défi des années à venir : garantir la souveraineté énergétique et alimentaire de la France et de l'Europe tout en assurant la transition écologique et la décarbonation de nos entreprises.

Pour conclure, je dirais que, contrairement à ce que certains affirment ici, ce n'est qu'en Européens que nous pourrons reprendre en main notre destin productif et industriel.

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