Intervention de Marie-Charlotte Garin

Séance en hémicycle du lundi 3 octobre 2022 à 21h30
Fonctionnement du marché du travail — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Charlotte Garin :

Vous voulez contraindre plutôt qu'accompagner et, de fait, vous êtes en décalage avec la réalité. Il y a un décalage entre votre méthode et celle que nous appelons de nos vœux, entre votre vision du travail et la nôtre. Vous nous proposez la France au travail, peu importe que celui-ci soit précaire, mal rémunéré et non protecteur. Ce n'est certainement pas la vision de la société que nous, écologistes, défendrons au cours de la législature.

Il est temps, en effet, de regarder la réalité en face : voyez la grande démission, la démission silencieuse !

Il y a eu la crise sanitaire, le développement du télétravail : la frénésie vers laquelle vous nous poussez a été forcée de ralentir. Une génération arrive qui refuse votre fuite en avant vers le toujours plus et le jamais mieux : jamais mieux rémunérés, jamais mieux considérés. Cette génération, et elle n'est pas la seule, ne veut plus d'un travail qui ne paie plus, n'épanouit plus, n'émancipe plus et qui maltraite. La société du travail partout, du travail tout le temps, telle que nous la connaissons, touche à sa fin.

Vous avez le choix. Vous pouvez, si vous le décidez, être à la hauteur en anticipant la restructuration des grandes filières pour accompagner la bifurcation écologique, en investissant massivement dans la formation ainsi que dans la revalorisation des filières professionnelles et des métiers du soin, en augmentant les salaires, et en premier lieu pour toutes les professions dont on a estimé qu'elles étaient en « première ligne » ces deux dernières années, ou en augmentant les minima sociaux. Car quand on touche 550 euros par mois, on ne peut pas chercher de travail, on survit. Et survivre, c'est parfois un travail à temps plein.

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