Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du mercredi 27 septembre 2023 à 21h30
Motion de rejet préalable (projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027) — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

Ce n'est pas ce que nous proposons. Faisant preuve de responsabilité, les écologistes vous ont proposé un plan de financement de la transition écologique, documenté, progressif et réaliste, assis sur trois piliers : un plan d'extinction progressive des niches fiscales néfastes au climat, qui permettrait de dégager de 4,1 milliards dès 2024 et jusqu'à 8,3 milliards en 2027 ; une écocontribution sur les billets d'avion, telle que la Convention citoyenne pour le climat vous le proposait, pour un produit de 3 milliards d'euros ; une contribution exceptionnelle sur le patrimoine des plus riches, proposition du rapport de M. Pisani-Ferry que vous avez balayée d'un revers de la main dès sa publication. Celui-ci avait pourtant évalué les recettes potentielles de cette contribution, infiniment justifiée au regard de l'empreinte carbone des plus aisés, à 5 milliards d'euros par an.

On peut donc très bien financer la transition écologique et la réhabilitation de nos services publics et répondre aux besoins sociaux d'une population française qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans la précarité tout en maintenant nos équilibres budgétaires. Ce n'est pas le choix que vous avez fait puisque vous sacrifiez l'ambition écologique et la protection des plus vulnérables sur l'autel de la sacro-sainte baisse d'impôts. Dès lors, vous comprendrez que les écologistes se refusent à soutenir une trajectoire financière incompatible avec le financement de la transition écologique et de nos services publics.

Je conclurai en citant le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) : « Il faudrait multiplier d'un facteur 3 à 6 les ressources dont nous disposons pour limiter l'élévation de la température à 2 degrés à l'horizon 2030. Le volume de capitaux et de liquidités disponibles à l'échelle planétaire est suffisant pour atteindre le montant à investir. Tout dépendra de la clarté des signaux que donneront les gouvernements et la communauté internationale, notamment par l'adoption de mesures financières et de politiques plus fermes ». Voilà, monsieur le ministre, ce que les écologistes attendent de votre part : des signaux plus clairs, des mesures financières et des politiques plus fermes. C'est cela, la responsabilité face au dérèglement climatique !

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