Intervention de Marie Pochon

Séance en hémicycle du jeudi 6 octobre 2022 à 9h00
Lutte contre les plastiques dangereux pour l'environnement et la santé — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Il s'agit de rétablir la rédaction initiale de l'article 1er tel qu'il avait été proposé par M. Pahun, avant que ne s'exercent diverses pressions. L'amendement vise donc à ce que la loi fasse un pas à la hauteur des enjeux de notre siècle, en interdisant tous les emballages plastiques constitués pour tout ou partie de polystyrène à compter du 1er janvier 2025. La substitution proposée en commission vise à garantir aux industriels le temps de développer une filière de recyclage. Cependant, cette filière n'existe pas et, selon les experts, n'existera sans doute pas d'ici à 2025.

De plus, c'est entretenir les industriels dans le déni que de ne pas proposer le cadre réglementaire futur dès maintenant. Ce déni, il existe bel et bien, et nous attendons encore les preuves de la viabilité de la filière par le consortium industriel.

Si une filière de recyclage existait, elle nécessiterait, pour être viable, d'augmenter la production de plastique. Selon le rapport de l'OCDE, au rythme actuel, la quantité de déchets plastiques produits dans le monde triplera d'ici à 2060. Environ la moitié finira en décharge et moins d'un cinquième sera recyclé, quelles que soient les filières existantes.

On nous parle de réalisme, de pragmatisme : l'impact des plastiques sur la santé humaine et sur les écosystèmes est très délétère, sans parler de leur dépendance à l'égard des énergies fossiles. Cela bruisse de partout, des États interdisent le polystyrène, de grands groupes de l'agroalimentaire s'engagent à ne plus y avoir recours. Il y a des solutions alternatives.

Sans la rédaction initiale de l'article, la loi perd son intérêt premier, celui d'enfin interdire l'expansion des plastiques qui polluent nos océans, en viennent à former des continents entiers, justifient l'extraction du pétrole et détruisent notre santé. Il est temps de développer, comme d'autres pays l'ont fait, de nouvelles filières plus respectueuses du vivant. C'est cela, être une grande nation écologique. Je vous invite donc à adopter l'amendement.

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