Intervention de Sabrina Sebaihi

Séance en hémicycle du mardi 17 octobre 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Conflit israélo-palestinien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires étrangères.

Depuis plusieurs quinquennats, la politique étrangère de notre pays tourne le dos à nos valeurs et à nos positions historiques. Au Moyen-Orient, notre influence et notre voix, celles d'un pays non aligné pouvant dialoguer avec tous, appartiennent désormais au XXe siècle.

Votre gouvernement aurait dû tenir un discours simple : condamnation du Hamas et rejet des représailles aveugles du gouvernement israélien, comme l'ont fait la Norvège et l'Espagne ou encore le secrétaire général de l'ONU. L'attaque terroriste du Hamas, lequel a assassiné des civils israéliens, a suscité, à juste titre, un émoi et une condamnation partout dans le monde. Mais à l'heure où je vous parle, près de 800 enfants palestiniens ont été tués lors de frappes israéliennes… Et face à cet effroyable carnage, qu'a dit la ministre ? Rien, ou si peu. Qu'a-t-elle dit en réponse au président israélien qui a déclaré qu'il n'y avait aucun innocent à Gaza ? Qu'a-t-elle répondu au ministre de la défense israélien qui a dit combattre des animaux ? Rien, ou si peu.

La position de la France, signataire de la convention de Genève au même titre qu'Israël, est de considérer que toute frappe contre des infrastructures et des personnes civiles constitue un crime de guerre. Pour être cohérents avec nos valeurs humanistes et le droit international, ne devrions-nous pas appliquer ce principe universel aussi à Gaza ? On sait que pour le gouvernement d'extrême droite israélien, la vie d'un Palestinien vaut moins que celle d'un Israélien, et ceux qui soutiennent de manière inconditionnelle Netanyahou dans cet hémicycle se font partisans de cette théorie, tournant ainsi le dos à la société civile israélienne qui conteste massivement son gouvernement.

J'ai entendu votre non-réponse à mon collègue David Guiraud, madame la secrétaire d'État, mais le respect du droit international s'applique à tous, et il implique de ne pas bombarder de manière continue des populations et des infrastructures civiles, de ne pas couper l'accès à l'eau, à l'électricité et aux vivres – actes susceptibles d'être qualifiés de crimes de guerre.

J'aimerais que Mme la ministre fassent siennes les mots du président Chirac : « Tant que [les Palestiniens] n'ont pas droit à la dignité comme tous les autres peuples… »

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