Intervention de Mathilde Hignet

Séance en hémicycle du lundi 6 novembre 2023 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Hignet :

Nous l'avons dit à plusieurs reprises, l'agriculture biologique connaît une crise sans précédent, le secteur devant faire face aussi bien à l'inflation des prix alimentaires qu'à la multiplication des labels moins-disants en matière environnementale. La croissance de la consommation de produits bio ralentit et l'action de l'État n'est pas à la hauteur des enjeux.

L'agriculture biologique est pourtant le seul mode de production garantissant qu'aucun pesticide, aucun engrais de synthèse et aucun organisme génétiquement modifié (OGM) n'est utilisé. Cependant, comme l'indique un rapport de la Cour des comptes publié en 2021, l'État sous-dote structurellement ce secteur, sachant que les prix payés aux producteurs baissent dans certaines filières. Le risque est donc grand de voir régresser dès l'année prochaine l'étendue des surfaces exploitées en bio et de ne pas atteindre l'objectif pourtant modeste du Gouvernement de porter à 18 % la part de l'agriculture biologique dans la répartition des surfaces agricoles en 2027.

Dans l'attente de l'introduction d'outils structurels à même d'enrayer la crise, comme la révision du plan stratégique national de la PAC pour y inclure une aide au maintien et l'augmentation des paiements pour le bio au sein de l'écorégime, nous proposons de débloquer une aide forfaitaire de 15 000 euros pour chaque ferme labellisée agriculture biologique. Jusqu'à présent, les aides d'urgence pour les producteurs de cette filière ont été sous-estimées et rendues inaccessibles à ceux qui exploitent les fermes les plus résilientes, particulièrement celles fonctionnant en circuit court.

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