Intervention de Jean-Victor Castor

Séance en hémicycle du lundi 6 novembre 2023 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Victor Castor :

Si l'État détient plus de 90 % du territoire guyanais, c'est en vertu de l'ordonnance royale déclarant celui-ci terra nullius, c'est-à-dire vacant. Vous en avez pris possession de manière illégitime, vous avez exclu, voué au génocide les populations autochtones ; aujourd'hui, les collectivités locales, les professionnels, les agriculteurs doivent, pour obtenir une parcelle, supplier M. le préfet et la commission d'attribution foncière. Restituer la totalité de ces terres constituerait une décision purement politique, qui ne coûterait rien. Vous nous parlez de budget ; je vous parle de la réalité, de ce que les gens vivent chez nous. On ne peut aménager un territoire sans y maîtriser le foncier ! La collectivité de Guyane, les mairies, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ont des projets qu'ils ne peuvent concrétiser, faute de terrain ; il en va de même pour tout le monde, à commencer par les autochtones et les agriculteurs. La société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) est censée disposer de 20 000 hectares : moins de 20 % des terres proposées par l'État sont fertiles ! Nous assistons à un jeu de dupes. Quittez donc, à propos de la Guyane, cette posture coloniale et colonialiste pour une réponse concrète !

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