Intervention de Pierre Meurin

Séance en hémicycle du mercredi 15 novembre 2023 à 15h00
Services express régionaux métropolitains — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Meurin :

Je trouve fort curieuse la propension du Gouvernement à faire systématiquement les choses à l'envers. Bien évidemment, les services express régionaux métropolitains ne souffrent, de la part du Rassemblement national, d'aucune opposition idéologique ni de principe. Toutefois, comme nous l'avons dit pendant ce débat passionnant, vos investissements dans le ferroviaire urbain et périurbain laissent sur le bord du chemin des millions de Français qui vivent dans des zones rurales. Monsieur le ministre, le groupe Rassemblement national vous demande depuis plusieurs mois par oral – mais nous le ferons prochainement par écrit – une loi de programmation du ministère des transports. Nous demandons une véritable politique globale des mobilités de demain, axée sur la relocalisation des activités au plus près des territoires – puisque, pour rappel, 51 % des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations.

L'enjeu du localisme, sur lequel le Rassemblement national met l'accent, est en ce sens majeur mais vous ne le prenez pas en compte. Désenclaver nos territoires pour développer leur attractivité, tel est notre objectif. Cela passe par le développement des voies de communication ferroviaires, certes, mais aussi routières, fluviales, maritimes et aériennes. Le Rassemblement national est à cet égard le parti du progrès alors que votre manque de vision et l'effroi que vous manifestez devant les associations écodélinquantes vous placent dans le camp de la décroissance. L'investissement dans les Serm doit avoir pour contrepartie l'entretien de nos voies de communication.

S'agissant de la Société de grands projets, précédemment dénommée Société du Grand Paris, rappelons que le financement du Grand Paris Express est passé de 22 milliards d'euros à 35 milliards du fait de vos égarements financiers. Cette somme est à rapprocher des 17 milliards d'euros que le Comité d'orientation des infrastructures (COI) – M. Valence ne me détrompera pas – prévoit pour le financement de dix Serm. Je veux bien admettre que les dix métropoles concernées sont plus petites que la métropole parisienne mais nous peinons à croire qu'un écart aussi important soit justifié. Nous considérons que, d'un point de vue financier, ce texte est opaque, voire insincère, sachant que nous ne disposons pas d'éléments détaillés sur la fiscalité dédiée à ces Serm. Qui va payer ? Les honnêtes gens, les automobilistes, devront-ils financer les transports des urbains et périurbains ?

Je vais vous donner un exemple, puisque nous avons l'habitude de ce genre de choses avec vous. Dans le projet de loi de finances (PLF), passé avec le 49.3, vous avez inscrit une taxe de 4,4 % sur le chiffre d'affaires des concessions autoroutières pour financer les mobilités propres. Vous nous promettiez qu'elle n'aurait aucun impact sur le prix des péages. Or nous venons d'apprendre que les sociétés concessionnaires d'autoroutes envisagent de relever leurs tarifs de 5 %. Comme d'habitude, monsieur le ministre délégué, vous ne maîtrisez rien. Vos effets d'annonce se heurtent en permanence aux décisions des acteurs concernés. Nous ne faisons aucune confiance dans votre gouvernement pour être à la hauteur de ces enjeux.

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