Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 10 octobre 2022 à 21h30
Débat sur la dette

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Tout d'abord, il faut cesser de se faire peur avec la dette. Car lorsqu'on en fait un épouvantail, nous devons ensuite subir ce chantage que nous connaissons bien. Le discours habituel donne l'impression qu'on parle, à propos de la dette de l'État, de l'équivalent d'une dette personnelle, avec des montants inquiétants qui se comptent en milliards. Or cela ne correspond à aucune réalité. On ne présente jamais, en effet, notre dette publique en comparaison avec ce que nous possédons en tant qu'État – nos actifs, c'est-à-dire, entre autres, le patrimoine net, lequel s'élève pour la France, je le rappelle, à plus de 15 000 milliards. D'ailleurs, chaque fois qu'un partenariat public-privé se noue – par exemple pour le projet ferroviaire Lyon-Turin auquel nous nous opposons –, les investisseurs demandent une seule garantie, celle des États. Voilà la preuve que la confiance existe, ce qui est bien normal.

La dette, bizarrement, est toujours présentée au regard du PIB en stock plutôt qu'en flux – et c'est encore le cas avec ce montant de presque 3 000 milliards que vous agitez comme un épouvantail. C'est un peu comme si, au moment de l'achat d'une maison, on vous expliquait que vous devez rembourser en une seule année l'intégralité de la somme empruntée. Or il faut évidemment envisager cette dette par rapport au flux, c'est-à-dire le nombre d'années consacré au remboursement. On constate alors que ce qui importe, c'est bien sûr la charge de la dette, les intérêts payés chaque année.

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