Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 7 décembre 2023 à 21h30
Soins palliatifs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

En 1998, c'est la prise de conscience, le grand réveil ! Nos malades sont avant tout des vivants : notre devoir est de les accompagner dignement, jusqu'à la mort. Alors secrétaire d'État chargé de la santé, Bernard Kouchner déclare que « les soins palliatifs et la douleur sont une priorité de santé publique ». Le plan triennal 1999-2001 comporte alors plusieurs actions de formation, ainsi que la création de nouvelles structures de soins.

En 1999, c'est le Parlement qui s'honore en approuvant à l'unanimité la garantie du droit d'accès aux soins palliatifs pour toute personne en fin de vie. Est également institué un congé d'accompagnement, que peuvent prendre des personnes désireuses d'entourer un proche en fin de vie. D'autres dispositions concernent l'intégration des soins palliatifs dans le schéma régional d'organisation sanitaire, ainsi que l'organisation de l'enseignement des soins palliatifs. Enfin, comme un rappel à notre humanité la plus profonde, le bénévolat est organisé : nous prenons conscience que nul ne devrait mourir sans tenir une main, fût-elle celle d'un inconnu.

Depuis, les soins palliatifs sont sur toutes les bouches, mais peinent à s'implanter dans tous les départements. Fin 2021, la France comptait 171 unités de soins palliatifs, contre 164 en 2019. Ces structures prennent en charge les situations de fin de vie les plus complexes, et si elles représentent un progrès, elles demeurent insuffisantes, étant donné que vingt et un départements en sont toujours privés. Cette situation est difficilement acceptable quand on sait que 600 000 personnes meurent chaque année dans notre pays, que 53 % des décès ont lieu à l'hôpital et que les deux tiers des malades qui auraient besoin de soins palliatifs ne peuvent y avoir accès.

Il y a quelques jours, a été définitivement adopté un projet de loi de financement de la sécurité sociale mutique. Pas un centime n'a été alloué au développement des soins palliatifs,…

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