Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du mercredi 12 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Article 2

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics :

La puissante mesure proposée par le Gouvernement à l'article 2 coûtera 6,2 milliards, mais permettra de neutraliser les effets de la hausse des prix sur le revenu des Français et de garantir qu'aucun ménage non imposable en 2022 ne sera fiscalisé en 2023 du seul fait de l'inflation. Au contraire, pour diverses raisons, l'amendement déposé par M. de Courson et adopté par la commission contre l'avis du rapporteur général ne répond pas aux objectifs visés.

D'abord, vous affirmez, depuis le début du débat, viser l'équilibre budgétaire – ou du moins ne pas vouloir créer de déficit supplémentaire. Or l'amendement entraînerait un coût supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour l'État, puisque la moindre indexation sur la dernière tranche ne compenserait pas du tout la surindexation sur les premières tranches. Je le dis simplement : on ne peut pas appeler à tenir les objectifs de déficit et, en même temps, voter des amendements à 1 ,5 milliard.

Ensuite, contrairement à ce qui a été dit, votre mesure ne serait pas redistributive. Certains amendements défendus notamment par le groupe La France insoumise, je le concède, proposent d'alourdir fortement l'impôt sur le revenu de certaines catégories supérieures. Ce n'est pas le cas de celui-ci : s'il propose de surindexer les premières tranches de l'impôt sur le revenu, le montant d'impôt retranché bénéficiera davantage, en volume, aux plus aisés. En effet, les premières tranches ne concernent pas uniquement les plus modestes, mais aussi les plus aisés : une partie de leur revenu étant imposée sur ces tranches, ils bénéficieront de la revalorisation plus élevée de celles-ci. En volume, le déficit supplémentaire de 1,5 milliard créé par le présent amendement bénéficierait donc davantage à des contribuables plus aisés qu'aux classes moyennes, contrairement à ce que j'ai entendu. C'est statistique. Pour des raisons de justice et d'équilibre de nos comptes publics, je vous appelle à vous en tenir à la mesure proposée à l'article 2, qui nous permet à la fois d'atteindre nos objectifs en termes de déficit et de protéger les Français qui travaillent de toute augmentation d'impôt. Avis défavorable.

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