Intervention de Tematai Le Gayic

Séance en hémicycle du vendredi 19 janvier 2024 à 9h00
Essais nucléaires en polynésie française : indemnisation des victimes directes indirectes et transgénérationnelles et réparations environnementales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaTematai Le Gayic :

Ma question s'adresse à M. Sébastien Philippe. Lorsqu'il est question d'indemniser les victimes des essais nucléaires, on s'interroge souvent sur la culpabilité ou non de l'État français : savait-il qu'il y aurait des conséquences sanitaires pour le peuple maohi ? Il a fallu attendre 2010 pour qu'une loi prévoie d'indemniser les Polynésiens victimes des essais nucléaires, alors même que plusieurs événements dans l'histoire polynésienne ont montré que l'État était informé bien avant cette date : en 1958, le député polynésien Pouvanaa Oopa a été accusé à tort par l'État, puis emprisonné et déporté vers la France pendant dix ans ; en 1966, lorsque le président de Gaulle s'est déplacé en Polynésie, le successeur de ce député, John Teariki, avait prononcé un discours demandant au général d'arrêter les essais nucléaires et de les réaliser dans l'Hexagone – ce qui n'a pas été accepté ; des rapports de médecins, notamment à Tureia, ont été dissimulés pour que les populations sur place ne se rendent pas compte – Mme Léna Normand l'a rappelé – qu'elles étaient tous les jours contaminées par ces essais nucléaires.

Souvenez-vous de la fameuse péripétie où le général de Gaulle devait se rendre à Mangavera le jour d'un tir, mais s'en est finalement abstenu, ayant été averti qu'il y aurait une pluie radioactive. Il est rentré à Tahiti sans prévenir la population, laquelle est restée et y a été exposée. D'après vos recherches, monsieur Philippe, l'État était-il au courant, aux moments des faits, des conséquences des essais nucléaires ?

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