Intervention de Thierry Thuillier

Réunion du jeudi 8 février 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Thierry Thuillier, directeur général adjoint information du groupe TF1 :

Votre question comporte plusieurs aspects.

Le premier est relatif à l'ouverture du secteur du journalisme. En France, il existe des écoles de journalisme conventionnées, qui ont conclu des accords avec un certain nombre d'entreprises ; il se trouve que, depuis toujours, les groupes les plus importants comme TF1 ou France Télévisions organisent des concours et accordent des bourses. L'accès au métier de journaliste dans les grandes rédactions comme celle de TF1 est donc de fait relativement limité, le critère d'admission – avoir étudié dans une école de journalisme – étant assez sélectif.

C'est pourquoi nous avons décidé, depuis quelques années, d'élargir notre recrutement en nous ouvrant à l'alternance et en travaillant avec des organismes comme l'association La Chance qui nous proposent des candidats n'étant pas passés par des écoles de journalisme. C'est certainement insuffisant, mais nous entendons poursuivre dans cette voie et élargir encore notre recrutement. Comme nous le disons très souvent au sein de nos rédactions, il faut que l'ensemble des journalistes de TF1 et de LCI – ceux que vous voyez à l'antenne et ceux qui travaillent en coulisses à la fabrication de nos journaux – ressemblent à la société française, du point de vue de la diversité géographique, mais aussi sociale ainsi que de la parité hommes-femmes. Il s'agit là d'une priorité.

Ensuite, vous vous demandez pourquoi il n'est pas plus facile d'accéder à des fonctions d'antenne. Vous avez cité des personnes qui incarnent l'antenne, mais il s'agit là d'un exercice particulier, qui demande de la maîtrise et beaucoup d'expérience. Il n'est pas si facile de présenter des journaux de treize heures ou de vingt heures, ou de grandes émissions comme il en existe sur LCI. La fonction de grand reporter ou de reporter de terrain elle aussi est très valorisée. Entre les deux, ce n'est pas une question de hiérarchie mais de savoir-faire et de compétences : certaines personnes qui présentent très bien les journaux ne seraient pas de bons reporters de terrain, de bons experts ou de bons éditorialistes. Il y a une diversité de profils, et tout le monde ne peut pas présenter le treize heures ou le vingt heures.

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