Intervention de Aude Luquet

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2024 à 14h00
Questions au gouvernement — Accompagnement des victimes de violences intrafamiliales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Luquet :

Ce 8 mars se tient la journée internationale des droits des femmes, droits qui doivent être défendus et martelés, au premier rang desquels figure celui d'être protégées contre les violences.

Des progrès ont été faits, en matière aussi bien de réponse pénale que de dispositifs de signalement, de protection et de prise en charge. Dernièrement, une aide financière a été mise en place afin que les victimes de violences puissent s'extraire au plus vite du foyer au sein duquel leur intégrité physique et psychologique sont menacées.

Je tiens également à mettre en avant notre travail législatif et, notamment, le vote, hier soir, de la proposition de loi visant à créer l'ordonnance provisoire de protection immédiate.

Mais s'il faut saluer les actions menées, seul compte le recul tangible des violences faites aux femmes. Or celles-ci subsistent. « Gigi », tuée par son conjoint à Cagnes-sur-Mer fin février, est déjà la trente-et-unième victime depuis le début de l'année. Et nous pourrions évoquer l'histoire très récente de cette fillette de huit ans qui a su trouver le courage d'alerter les services de police de Bondy, sauvant ainsi sa mère.

Pour ma part, j'ai récemment alerté un maire d'une situation qui avait été portée à ma connaissance ; je me suis entendue répondre qu'il s'agissait d'une « affaire privée »…

Le blocage sans doute le plus complexe à lever est celui de la libération de la parole : celle des victimes mais également celle des témoins. Nous devons tout faire pour mieux informer et convaincre les victimes qu'une issue est à leur portée. Nous devons éradiquer dans l'esprit des témoins de violences l'idée que ces faits ne les concernent pas et les convaincre d'avoir le courage de cette petite fille !

Trente-et-une fois déjà cette année, des victimes n'ont pas réussi à quitter l'enfer dans lequel elles étaient retenues. Il est temps que cela cesse. Dans cette perspective, pourriez-vous, Madame la ministre, nous livrer un premier point d'étape sur le mécanisme d'aide ouvert en décembre dernier et, surtout, nous exposer les pistes destinées à mieux le faire connaître ?

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