Intervention de Céline Calvez

Réunion du jeudi 29 février 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCéline Calvez :

En 2020, le Premier ministre de l'époque, Édouard Philippe, m'avait confié une mission sur la place des femmes dans les médias. Déjà sensible à cet enjeu, j'ai retenu de ce travail le caractère essentiel de l'amélioration de leur place et les difficultés pour atteindre l'égalité, mais aussi les progrès que nous pouvions constater.

Pour préparer cette audition, j'ai consulté le dernier rapport de l'Arcom sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio, publié le 6 mars 2023 – le prochain rapport devant paraître dans quelques jours. Parmi les chaînes d'information de la TNT, la performance de CNews est inférieure pour quasiment l'ensemble des indicateurs relatifs à la place des femmes. Vous êtes en queue de peloton notamment en ce qui concerne le temps de parole des femmes, en étant les seuls à être en dessous de 30 %. Monsieur Nedjar, vous avez dit tout à l'heure que l'on parlait de tout avec tout le monde sur CNews. Manifestement un peu moins avec les femmes…

Et ce combat est d'actualité, avec la tenue de propos écrits ou oraux qui bafouent ou du moins ne respectent pas les droits des femmes. C'était le cas avec l'infographie – diffusée selon vous apparemment à la suite d'une erreur technique – qui assimilait l'avortement à d'autres causes de mortalité. C'était encore le cas ce matin où l'on minimisait – il n'est certes pas interdit de le faire – la portée de l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution. Malheureusement, à neuf heures on comptait sept intervenants sur votre plateau, dont six hommes.

On peut s'interroger sur les conséquences de cette moindre place des femmes, que ce soit à l'écran ou au sein de votre organisation – vous allez nous éclairer sur ce dernier point.

Ma question est simple : pourquoi en est-on encore là ? Accorder une meilleure place aux femmes sur votre antenne et dans votre organisation ne contribuerait-il pas à éviter des « erreurs techniques », pour reprendre vos mots, mais aussi peut-être certains errements éthiques ? Cela favoriserait en tout cas une meilleure qualité de l'information.

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