Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'accord de sécurité franco-ukrainien et à la situation en ukraine suivie d'un débat et d'un vote

Gabriel Attal, Premier ministre :

Il y a un peu plus de deux ans, dans une offensive cynique, brutale et destructrice, la Russie a attaqué l'Ukraine. Seule responsable du conflit, en violation de toutes les règles du droit international et de la Charte des Nations unies, elle s'en est prise froidement à une nation libre et démocratique qui ne la menaçait pas, ne l'attaquait pas. L'écrasante majorité d'entre nous partage ces constats, ces faits objectifs.

Ce constat, ces faits, comme toutes les évolutions de la situation depuis le début du conflit, nous les avons régulièrement exposés au Parlement et aux forces politiques, dans la plus grande transparence possible. Par deux fois, en application de l'article 50-1 de la Constitution, des débats sur le sujet ont eu lieu dans cet hémicycle. Deux comités de liaison ont été réunis depuis le début du second quinquennat du Président de la République et, la semaine dernière encore, ce dernier recevait les chefs des partis politiques pour échanger sur la situation et sur nos positions.

Conforme à l'engagement du Président de la République, notre débat d'aujourd'hui illustre cette volonté de transparence et d'association de la représentation nationale. Une transparence que nous vous devons, qui est un impératif démocratique. Une transparence qui passe par l'affirmation claire des positions de l'exécutif – je vais m'y employer cet après-midi avec mes ministres. Une transparence qui passe par le vote. Nous le devons à nos concitoyens, qui doivent connaître sans ambiguïté possible la position de chacun sur le soutien à l'Ukraine et sur la condamnation de la Russie.

Pour comprendre pourquoi la Russie a lancé une offensive massive et coordonnée sur l'Ukraine le 24 février 2022, il est utile de revenir aux origines du conflit. Certains, en Russie, nostalgiques de l'empire ou de l'hégémonie soviétique sur l'Europe de l'Est, n'ont jamais accepté l'éclatement de l'URSS et l'indépendance de l'Ukraine. Menés par Vladimir Poutine, ces impérialistes ne supportent pas que d'anciennes républiques soviétiques – et particulièrement l'Ukraine – puissent prendre leur destin en main, choisir souverainement leurs alliances et faire le choix de la démocratie.

Il y a dix ans, en février 2014, un vent de liberté, parti de la place Maïdan, souffle sur l'Ukraine, qui tourne alors son regard vers l'Europe. Il ne s'agit pas pour l'Ukraine de se rapprocher de l'Otan, mais de signer un accord d'association avec l'Union européenne. La Russie ne l'accepte pas et, dès le 28 février 2014, des troupes russes entrent en Crimée, l'occupent et l'annexent, en violation de toutes les règles internationales. Certains, y compris dans cet hémicycle, avaient alors nié cette annexion et accepté la parodie de référendum organisée par le Kremlin.

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