Intervention de Tony Rey

Réunion du jeudi 22 février 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Tony Rey, professeur de géomorphologie à l'université Paul-Valéry-Montpellier-III :

Dans le cadre de mes recherches je m'intéresse aux aléas et aux risques naturels, ainsi qu'à leurs conséquences sur les milieux insulaires tropicaux. Mes recherches portent sur toutes les régions du monde : sur l'Afrique, le Pacifique, l'Asie et, depuis le projet C3AF, sur les Antilles françaises. J'évoquerai brièvement les projets en cours, notamment ceux qui concernent Saint-Barthélemy.

Mes travaux sont principalement des recherches a priori. J'étudie en particulier la cinématique des phénomènes naturels : cyclones, tsunamis, chutes de blocs ou mouvements gravitaires. Je m'intéresse aussi aux conséquences de ces phénomènes sur les biens et les personnes ainsi qu'aux stratégies de gestion des risques qu'il est possible de mettre en place.

Je mène également des recherches a posteriori, à partir de retours d'expérience réalisés après une catastrophe. J'ai ainsi travaillé dans le Pacifique après le passage du cyclone Pam au Vanuatu, en 2015, ou, plus récemment, aux îles Canaries après qu'elles ont été frappées par des éruptions volcaniques. J'ai bien entendu travaillé, à la suite du passage de l'ouragan Irma en 2017, sur les îles de Saint Barthélemy et de Saint-Martin, mais aussi sur l'île de la Dominique, où l'ouragan Maria a fait des dégâts considérables. Nous avons encadré, avec ma collègue, une thèse de doctorat consacrée à ce sujet, soutenue en juillet dernier par M. Samuel Battut.

Ces retours d'expérience sont précieux. Ils permettent d'acquérir des données et d'établir des connaissances, d'éclairer ce qui a pu fonctionner ou ne pas fonctionner dans la gestion de la crise et de l'après-crise. Ils sont conduits par une importante équipe pluridisciplinaire où la collaboration de chacun des chercheurs permet de mieux saisir les tenants et les aboutissants de la gestion de crise dans un territoire.

Nous allons évoquer avec vous le retour d'expérience sur le passage d'Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Comme l'a indiqué ma collègue nous y avons des projets en cours. SAFE Saint-Barth, commencé il y a quelques mois et devant se terminer dans deux ans, est orienté vers la dimension opérationnelle de la gestion de crise, afin de proposer à la collectivité de Saint-Barthélemy une aide à la réflexion et à la décision. Un autre projet, qu'on pourrait dire plus fondamental et relevant de la géoprospective, est consacré à l'avenir, proche comme lointain, des littoraux de Saint-Barthélemy. Mme Anaïs Coulon, doctorante, vient de commencer une thèse à ce sujet, qui la conduira à travailler trois ans au sein de ce territoire.

C'était une présentation succincte de l'équipe que nous représentons ici tous les deux, et dont les membres s'intéressent à la gestion de crise, aux dommages et à la vulnérabilité des territoires. Nous sommes en mesure de vous mettre en contact avec différentes personnes susceptibles de répondre aux questions que vous pourriez continuer à vous poser à l'issue de notre audition.

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