Intervention de Jacques Thomas

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Jacques Thomas :

Monsieur Jean Terlier commet une erreur manifeste. Les personnes qui ont mené cette expertise sur le terrain ne disposaient pas de vingt ans d'expérience. Dans le meilleur des cas, leur expérience se limitait à deux ou trois ans. Elles disposaient en outre d'une culture généraliste d'écologue, mais pas de pédologue ou d'hydrogéologue.

Cette divergence est uniquement due à leur incapacité à avoir identifié ce qui aurait dû être examiné, et les endroits appropriés. De manière générale, la société Biotope est très peu compétente pour les analyses d'écoulement d'eau dans les zones humides. Le dossier qu'elle avait remis pour le cas de Notre-Dame-des-Landes était déjà très mauvais, et ce n'est pas la première fois que je dois intervenir après ses collaborateurs. Des erreurs grossières avaient également été commises dans l'étude menée sur la station douanière du Pas de la Case.

Les équipes de Biotope disposent d'une culture d'écologues, de naturalistes et de spécialistes des espèces protégées. En revanche, elles ne disposent pas d'une culture de génie écologique en matière de fonctionnalité des écosystèmes (terrestres et au sol). Toutefois, nous ne pouvons pas leur reprocher ce manque de compétences spécifiques. De manière générale, la pédologie et l'hydro-pédologie sont des disciplines très peu connues. Il existe peu d'experts de ces domaines en France. Pour autant, toute société qui souhaiterait mobiliser leurs compétences peut les contacter.

En outre, je rappelle qu'un grave problème s'était produit il y a dix ans dans ce département. Pour le projet de barrage de Sivens, une expertise avait été menée afin de délimiter la zone humide. Dix ans plus tard, cette zone avait de nouveau été expertisée sur demande de la DDT.

La DDT avait alors réalisé un extraordinaire cahier des charges, qui est un modèle du genre en France. Fin 2021 ou début 2022, elle avait lancé un appel d'offres auquel un cabinet pédologue avait répondu. Son étude sur le sujet avait duré un an, alors qu'elle avait duré trois jours dix ans auparavant. Cet écart significatif s'expliquait d'une part par la mise en œuvre de moyens considérables, et d'autre part par une véritable application des normes en vigueur. Il est très étonnant que cette même DDT n'ait pas été aussi exigeante pour le dossier de l'A69, et à l'égard d'un espace susceptible de devenir conflictuel. La temporalité et les personnes concernées étaient pourtant les mêmes.

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